Là où les étoiles dansent [PV Alios] [Terminé]

La sonnerie retentit pour la dernière fois de la journée dans le bâtiment des collégiens de la très prestigieuse académie de Takuetsu no Gakuen. Les professeurs distribuèrent rapidement les devoirs pour le prochain cours pendant que les élèves rangeaient leurs affaires dans leur sac. Avant de quitter la salle, ils poussèrent leur chaise contre la table. A peine deux minutes après le tintement de la cloche, les classes étaient déjà vides de toutes vies humaines à part dans celle de la pièce où étudiaient les élèves de degré D. Une jeune fille était toujours assise à sa place à côté de la fenêtre, scrutant le ciel d'un air songeur. Mai Kobayashi, 16ans, n'était pas du genre à courir dehors dès que la journée était terminée. C'était sois elle venait en cours parce qu'elle n'avait rien d'autre à faire, sois elle séchait tout simplement ; ce qui était rare ces temps-ci.

Dix bonnes minutes plus tard, la collégienne décida finalement de quitter la salle pour par la suite se rendre à son dortoir. Arrivée à destination, elle trouva par bonheur les lieux déserts. Mai n'aimait pas être en présence d'autres individus. Heureusement elle ne croisait qu'occasionnellement sa colocataire. La demoiselle s'allongea sur son lit. La pièce était spacieuse et illuminée dans laquelle se trouvait deux couchettes, deux bureaux et tout ce qui était nécessaire pour rendre l'endroit un tantinet chaleureux. Mais ça c'était surtout grâce à la fille qui partageait sa chambre.

Mai aurait dû faire ses devoirs, mais la motivation n'était pas là et de toute manière, elle ne les faisait quasiment jamais. Ce n'était pas par flemmardise, loin de là, mais elle préférait tout simplement consacrer son temps à des choses qu'elles jugeaient plus importantes. D'ailleurs, ce n'était pas un souci pour elle de sécher ou encore de ne pas faire ses devoirs, les notes suivaient malgré tout.

La jeune collégienne soupira et d'un bond se leva de sa couchette pour ensuite quitter avec une rapidité presque inhumaine la chambre 17. Elle dévala les escaliers pour aller à la cafétéria. Son ventre l'avait rappelée à l'ordre quelques minutes auparavant. Pour son plus grand malheur, le lieu était bondé ! C'était l'heure de pointe si l'on peut le décrire ainsi. Mai fit la queue du côté de la nourriture à emporter qui était heureusement bien moins longue que l'autre, celle pour manger sur place. Attendant patiemment son tour, elle évita de croiser le regard des gens qui l'entouraient. Elle n'était pas mal à l'aise, mais depuis qu'elle connaissait la véritable nature de son don qui semblait aux premiers abords tout simplement grandiose, elle s'évertuait à ne pas nouer de liens avec les autres.

Son tour arriva enfin. Elle commanda une salade de pâtes et un sandwich au thon, plus une boisson. Elle paya et quitta la cafétéria aussi vite qu'elle y était arrivée. Dehors, le soleil commençait à laisser place à l'obscurité. La température était des plus agréables au plus grand bonheur de la jeune fille. Vu que la soirée s'annonçait tiède et dégagée, elle avait décidé de se rendre dans un lieu qu'elle affectionnait particulièrement pour sa tranquillité et sa beauté. Mais pour l'instant, elle s'occupa d'abord de nourrir son ventre affamé.

De retour dans son dortoir encore et toujours vide, elle se changea rapidement, laissant son uniforme sur une chaise et enfilant un magnifique yukata mauve agrémenté de fleurs bleu pâle. Mai était tout simplement splendide habillée de la sorte. La couleur de son habit faisait ressortir la couleur de ses yeux bleus parsemé de violet. Sa longue chevelure bleue, elle aussi, épousait parfaitement les traits de son visage et le reste de son corps. La collégienne quitta sa chambre beaucoup plus lentement que la première fois.

La jeune fille arriva bientôt à destination après avoir gravit bien 200 marches si ce n'est plus ! Elle se trouvait à présent sur le toit du collège. Il n'y avait personne. Mai s'installa sur le rebord du toit, laissant ses jambes dans le vide. Elle leva les yeux qui s'illuminèrent au contact du spectacle qu'offrait la vue. Le ciel bleu encre était parsemé d'étoiles scintillantes qui semblaient s'adonner à une danse douce et particulièrement gracieuse. La lune était pleine aujourd'hui et sa beauté était tel qu'aucun autre astre ne pouvait se mesurer à elle ce soir !

Mai se laissa doucement bercer par la représentation spectaculaire qu'offrait la nature en cette soirée de mai.

Invité

C'était le soir... le moment que notre associable préférait.
Le moment où les étoiles luisent et illuminent notre monde d'une douce lumière, bien plus attrayante que celle du soleil, puissante à en faire mal aux yeux.
Il gravit les marches, 1 à 1, impatient d'arriver sur le toit, et de contempler les lueurs célestes.
Il arriva devant la porte, qui donnait sur le toit, l'entrée pour ce paradis des sens. Faite de métal, on sentait bien quand quelqu'un l'avait touchée récemment. La chaleur restait.
La poignée est effectivement chaude, quelqu'un y est, ou y était, si il n'y est pas resté longtemps. Il ouvrit la porte, et contempla le paysage.
Le ciel est parsemé d'étoiles, donnant l'illusion d'une danse sans fin, divine, invitant tout ceux le désirant à y participer.
La lune est resplendissante, allant presque jusqu'à rivaliser de grâce avec les étoiles, pleine comme elle l'est ce soir. Il commence à s'approcher, et aperçoit maintenant la jeune fille.

Elle possède de longs cheveux bleus, épousant parfaitement la couleur du ciel à ce moment précis... ils volent avec le vent rajoutant à cet effet grâcieux, on pourrait presque dire qu'ils sont nés pour cet instant.
Sa tenue aussi, rajoutait à sa beauté. Le yukata qu'elle porte s'allie harmonieusement avec son corps et ses cheveux, du moins, ce qu'il en voit.
Mais il y a aussi autre chose...
Quelque chose émanant de la personne même de cette fille, quelque chose qui la rend, je ne sais pas... mélancolique ? Non... enfin, le mot est difficile à trouver.
Mais Alios sentait quelque chose qui lui ressemblait, il ne sait pas vraiment. Tristesse peut être.

Il se décide donc, il se rapproche.
La fille n'est plus qu'à 6 mètres de lui, il voit mieux ce à quoi elle ressemble.
Il devine maintenant, la sensation familière... une sensation de solitude... isolée.
Pourquoi l'est-elle ? Est-ce volontaire ou est-elle repoussée ?

Il se rapproche encore, elle semble dans ses pensées...
Comment se fait-il qu'il ne l'ai pas encore rencontrée ? Il vient tout les jours ici. A moins qu'elle ne vienne pas souvent, ceci pourrait expliquer cela.
C'est étrange, sa façon de faire ressemble à la sienne... coupée du monde.

Il se place à côté d'elle, et l'observe de ses yeux aux iris changeants, arborant une couleur multicolore... qu'est ce que cela signifie ? Il grave ce visage dans sa mémoire.

"Les étoiles sont belles, ce soir..."

L'adolescente dont les yeux brillaient étrangement était perdue dans ses pensées. Elle repensait à son enfance, cette enfance qu'il lui manquait tant. A cette époque, elle n'avait pas de problème et était entourée par tout ceux qu'elle aimait. Mais le bonheur était éphémère, en tout cas pour la jeune fille, car dès que son don se manifesta et qu'Ogawa lui avait révélé les effets "secondaires" de celui-ci, sa vie ne devint qu'une succession d'obstacles tous plus tordus les uns que les autres.

Totalement absorbée par la contemplation de l'étendue céleste, Mai ne remarqua pas tout de suite l'arrivée d'un individu sur le toit du collège. Le pas de celui-ci était tellement léger qu'elle fût quelque peu surprise lorsqu'elle entendit une voix masculine s'élever dans la tranquillité de la nuit, mais elle ne le montra pas, restant impassible.

"Les étoiles sont belles, ce soir..."

La collégienne ne réagit pas, ne bougea pas. Habituée à être seule, elle ne savait jamais vraiment comment réagir face aux personnes qui l'abordaient. Son but étant de ne créer aucun lien étroit avec qui que se soit au risque de le regretter plus tard en cas de défaite, mais ça c'était encore un autre chapitre. Souvent elle ignorait les gens qui n'essayèrent pas d'aller plus loin. Par contre ceux qui ne la lâchait pas, elle n'hésitait pas à les envoyer balader froidement. Pourtant, malgré son apparence froide et distante, Mai ne cherchait qu'une chose ; se protéger. Ce n'était pas par plaisir qu'elle se retrouvait toujours seule avec elle-même, mais c'était plutôt une contradiction qu'elle s'était volontairement imposée, même si parfois elle dépassait largement les limites qu'elle s'était posée. De toute manière, pour l'instant, ça n'aurait aucune conséquence, du fait qu'elle utilisait son don très rarement.

-Effectivement, on est drôlement gâté ce soir.

Répondit-elle finalement le plus naturellement du monde sans pour autant quitter le ciel des yeux. Mais la curiosité eut raison d'elle, et elle posa son regard bleu sur le nouvel arrivant.

Comment expliquer cette sensation d'électrochoc lorsqu'elle croisa les yeux du jeune homme qui lui faisait face ? D'une couleur indéfinissable, ils en étaient carrément envoûtants. Jamais, la demoiselle en avait vu une paire pareille. Le garçon devait avoir le même âge qu'elle. Il possédait des cheveux bruns mi-longs et son visage était mince et bien dessiné. Mai continua à l'observer tout en gardant un visage figé et qui ne laissait transparaître aucune émotion, telle la glace.

Invité

La jeune fille s'est tournée vers lui, et ses yeux rencontrent les siens.
Ils sont bleus, d'un bleu profond, le même bleu que ses propres iris arborent lorsqu'il est triste.
Il la regarde droit dans les yeux, et sa solitude, son isolement se ressentit encore plus fort, elle n'avait pas l'air de vouloir cela, et pourtant...

Elle affiche un regarde impassible, qu'il lui rend sans aucun mal. Il ne montre pas ses sentiments, seuls ses yeux le trahissent.
La fille l'intrigue de plus en plus, il ne détache pas son regard.
Dans sa tête, il récapitule ce qu'il sait de la mystérieuse jeune fille :
Elle possède des cheveux et des yeux bleus, d'un bleu qui est d'une grande harmonie avec la soirée étoilée, elle est d'une grande beauté... et possède un bon gout au niveau vestimentaire.
Son visage ne reflète aucun de ses sentiments, elle reste impassible, et sa voix ne montre rien non plus, preuve qu'elle cache quelque chose.
Et pour finir, elle aime les étoiles.

Il reste de marbre, mais ses yeux indiquent le contraire. L'étrange couleur multicolore, qui, même pour lui, était inhabituelle, montrait surtout 3 couleurs, reflétant ses émotions.

Le violet, tout d'abord, témoignant de la curiosité à l'égard de la demoiselle, si étrange... familière et lointaine à la fois.
Un bleu d'une grande clarté venait après, il se sentait bien... peut être parce qu'il n'était pas le seul à vouloir la solitude, ou pour autre chose...
Et enfin, Le bleu presque noirâtre, preuve d'une tristesse immense... ce qu'il avait ressenti en elle le faisait souffrir, et lui aurait peut être arraché une larme s'il ne savait pas se contrôler.

Il finit, à contrecœur, son observation, et se remet à contempler le ciel, il lui semble encore plus beau qu'avant.

"Je ne t'avais jamais vu ici..."

Cette fille l'intrigue, il veut en savoir plus... il veut savoir comment elle en est arrivée là.
Une autre pensée lui vient... Il n'avait jamais remarqué à quel point les étudiants ici étaient intéressants. Il en avait rencontré deux ou trois ces jours-ci, mais elle... il n'aurait jamais cru qu'une fille comme elle existait.

Les deux adolescents s'observèrent mutuellement pendant quelques instants. C'était étrange, mais Mai avait une impression de déjà vu. Ce garçon lui rappelait quelqu'un avec son visage impassible et sa voix qui ne révélait aucune émotion. Quoique ses yeux le trahissait par fraction de secondes, mais très peu, voir pas du tout. Alors, elle comprit et sourit intérieurement. Le garçon qui lui faisait face avait exactement les mêmes réactions que la jeune collégienne et la même manière se se comporter. C'était bizarre, voir risible. Pourtant, ça semblait les intriguer autant l'un que l'autre.

Soudain, le jeune homme détourna les yeux pour les poser sur le ciel étoilé.

"Je ne t'avais jamais vu ici..."

Déclara-t-il tout simplement. Attendait-il une réplique de la part de Mai ? Peut-être bien que oui, mais celle-ci comme à son habitude ne répondit pas tout de suite et retourna sereinement à la contemplation de la voûte céleste. Quelques minutes s'écoulèrent, à croire que la demoiselle jouait les sourdes-muettes.

-Ah bon ? Pourtant je viens souvent ici... Enfin ces temps, je n'en ai pas vraiment eu l'occasion.

Et pour cause, elle avait passé une bonne partie de l'hiver à la bibliothèque de Takuetsu No Gakuen à lire divers bouquins qui traitaient tous de sujets très différents. Elle cherchait des réponses. D'où venaient ces dons ? Existaient-ils dans un but bien précis ? Ou étaient-ils là juste pour gâcher la vie à ceux qui en avaient hérités ? Quoique certains devaient vraiment les apprécier, mais pas Mai. Tant de questions et peu, voir aucune réponse concrète. Alors, elle avait décidé le reste de la saison à apprendre à contrôler son don. L'entraînement qu'elle s'était créée ne lui avait pas servi à grand chose, mais bon c'était déjà un début. Son prochain but était de se rapprocher d'une personne de la Special Class A. Ces étudiants en savaient beaucoup plus que les autres, la collégienne en était persuadée.

Une petite brise tiède vint se mêler à l'harmonie de la nature et fit danser les magnifiques cheveux de la demoiselle. Même si ça ne se voyait pas, une immense émotion l'avait envahie. La beauté du paysage la rendait toute chose et un sentiment de paix la berça doucement. Cette sensation, elle ne l'avait ressentie que rarement de fois jusqu'à présent et elle en profita en silence.

Le jeune homme qui se tenait toujours à côté d'elle était toujours en train de scruter le ciel. Ce moment que les deux adolescents partageaient, était unique et Mai ne l'oublierait sans doute jamais, tant la rareté de ces instants en était déroutant.

Invité

"Ah bon ? Pourtant je viens souvent ici... Enfin ces temps, je n'en ai pas vraiment eu l'occasion.

Il prit quelques minutes pour analyser sa réponse. Elle vient souvent ici, mais il ne l'a jamais croisé... pourtant, lui aussi y vient très souvent. La réponse la plus plausible est qu'ils n'y venaient pas aux mêmes moments.
Ensuite, elle n'en a pas eu l'occasion ces temps ci... ça doit vouloir dire qu'elle était occupée à faire quelque chose, mais quoi ? S'il ne pose pas la question, il ne le saura pas.

- Je vois...

Il est dans l'incapacité de faire une réponse pour débuter une conversation, il avait gardé le silence trop longtemps, et puis... se rapprocher de quelqu'un lui fait peur. Si un évènement comme ce qui s'est passé au village arrivait à nouveau (surtout quand on sait que l'école est loin d'être un havre de paix et de justice) il ne le supporterait pas.

Il se tourne vers la jeune fille. Ses cheveux volent avec le vent, décuplant encore plus sa beauté. Quelque chose lui réchauffe le coeur, une impression d'avoir un poids qui s'envole.

Il fait durer l'instant. Cet instant où quelqu'un a l'air de le comprendre, de savoir ce qu'il ressent. Et aussi cette impression de connaitre quelqu'un.
Et là, il se met à penser à l'école, cette école qui l'a accueilli dans sa jeunesse.

Qu'a-t-il donc fais durant ce temps-ci ? Etudier ? Non, il n'a fais que lire des livres, lire des livres, lire des livres. Pourquoi faisait-il cela ? Pour passer le temps peut-être.
Ou alors, il se demandait pourquoi cela s'était passé comme ça. Qu'est ce qui fait que des hommes s'attaquent entre eux ?

Mais pendant cet instant, cela ne le préoccupe qu'à moitié. Seuls le paysage et la compagnie de la jeune fille occupent réellement son esprit.
Une de ses premières questions revint : Pourquoi s'était elle fermée aux autres ?
Il ne veut pas lui poser la question, ils se connaissent à peine, et il ne veut pas se montrer trop indiscret.

- Cette école... est étrange"

Cette phrase est sortie toute seule, il ne sait pas pourquoi il tenait à dire ça. Mais maintenant c'est fait.

- Je vois...

Fut la seule réaction face à la réponse de Mai et elle n'en attendait pas plus. Elle n'appréciait guère les gens qui voulait vous connaître trop vite en vous posant dix milles questions parfois bien trop personnels. Ceux-ci se ramassait un mur en pleine face... Les pauvres ! Quoique ça leur fait du bien de temps en temps de se faire remettre en place, non ?

Alors que le silence était retombé et que seul le doux murmure de la brise nocturne persistait, le jeune homme prononça une phrase des plus inattendues.

- Cette école... est étrange.

Mai, surprise, tourna la tête et plongea ses yeux dans ceux de son interlocuteur. Pourquoi avait-il dit ça ? C'était elle et son comportement des plus bizarroïdes qui lui fit dire une chose pareille ? Bon d'un côté, il était vrai que l'académie était bien unique dans son genre, comme chaque individu qui la fréquentait. Mais des personnes méritaient plus ce titre d'être "étrange" que d'autre, comme la collégienne par exemple.

-Étrange... ?

Commença-t-elle avant de reposer son regard sur le ciel parsemé d'étoiles.

-Plutôt unique, non ?

Et elle retourna à nouveau sa tête pour la énième fois plonger ses yeux dans ceux du jeune homme.

-Comme toi ou moi... ou bien encore comme tout ceux qui ont hérité de ce que tout le monde appelle un don et qui ont atterri ici...

A ce moment-là, le regard de Mai devint encore plus énigmatique et plus mystérieux encore qu'à son habitude.

-Mais au fond, n'est-ce pas plutôt une sorte de malédiction ?

En disant cela, elle pensa à toutes ces personnes qui avaient souffert d'être autant différentes que celles qui ne possédaient pas ces pouvoirs. Beaucoup avaient été rejetées. Cette façon d'être unique et hors-norme avait, du point de vue de Mai, fait plus de mal que de bien...

Invité

"Une malédiction...

Ses yeux virent au noir, il repensait à ce qui s'était passé, à l'époque. Cette époque de massacre.
Des cris revinrent dans sa tête, des cris lointains qu'il n'a jamais oublié.
Non, il ne faut pas y penser, il faut résister, il faut oublier. Il y a tant de choses à faire dans cette école.
Seul son pouvoir lui a permis de rester en vie, mais il ne lui a été d'aucune utilité pour sauver ses parents, ou pour oublier cette histoire.
Elle a raison, une véritable malédiction, qui pousse à vivre des choses sans aucune pitié pour son propriétaire, qui n'a rien décidé.

- Pourquoi a-t-on ces "dons" ?

Sa voix, pour la première fois depuis le début de la rencontre, montre des signes de sa souffrance. Elle est étouffée, tremblante.
Il perd de sa superbe, il montre sa faiblesse. Ce n'est pas ce qu'il souhaite, mais il n'arrive pas à se contrôler. Il garde cela en lui depuis trop longtemps. Il est sur le point de craquer.

Respiration, inspiration, expiration. Il ne faut pas laisser ses sentiments prendre le dessus.

- Pourquoi cette école nous réunit ?"

Il essaie de cacher son trouble avec cette question, une lutte interne est engagée dans sa tête. Il ne veut pas se dévoiler. Il doit résister.
Et c'est ce qu'il fera.
Ses yeux reprirent leur teint brun habituel.

Le silence était à nouveau retombé et Mai n'avait pas détourné ses yeux toujours plongés dans ceux de son interlocuteur. Celui-ci sembla ébranlé par ce que venait dire la collégienne. Ses yeux avaient viré au noir.

- Pourquoi a-t-on ces "dons" ?

Contre toute attente et à la surprise générale de la demoiselle, la voix du garçon avait totalement perdu son ton impassible et dénué d'émotion. Mai entendit des notes de souffrances persister, agrémenté d'un étouffement et d'un léger tremblement. Pour la première fois depuis le début de leur rencontre, la jeune fille réussit à décrypter parfaitement les sentiments qui le hantaient en ce moment. Depuis combien de temps tentait-il de les fuir, de vivre en oubliant leur présence pourtant omniprésente ? Bien trop longtemps, enfin c'est ce qu'elle en déduisit. Une vague de compassion avait envahi la collégienne qui ne sut que faire, ni comment agir.

- Pourquoi cette école nous réunit ?

C'était exactement la question qu'elle se posait. Une chose était sûre, ce n'était pas pour déverser un halo de paix sur la perle bleue, bien qu'elle en aurait eu amplement besoin.

-L'avenir nous le dira...

Répondit-elle sur un ton énigmatique.

-En attendant, il faut tenir bon et garder la tête haute, quoiqu'il arrive !

C'était sa façon à elle de partager le mal être qui habitait le jeune homme. Une petite phrase qu'elle espérait un petit peu efficace.

Invité

Les paroles de la jeune fille lui remontèrent le moral. Il reprend le contrôle de ses sentiments. Il ne fait plus rien qui pourrait encore le trahir une nouvelle fois.

"En attendant, il faut tenir bon et garder la tête haute, quoiqu'il arrive !

Ca lui réchauffe le cœur, il n'est pas seul à souffrir de son don. Il n'est pas le seul à avoir perdu quelque chose ou quelqu'un à cause de ça.

- C'est le mieux à faire...

Il continue de la regarder. Comment fait-elle pour contenir ce qu'elle cache sans coup férir ? Il aimerait avoir sa volonté.
Mais ce n'est pas le cas. Il se dit qu'il a beaucoup à apprendre d'elle.

- Je m'appelle Alios...

Il avait donné son nom, comme ça. Qu'est ce qu'il attend ? Il ne sait pas, il le donne, c'est tout. Après tout, elle et lui se ressemblent.
On peut penser qu'il fait durer la conversation. Ca non plus, il ne sait pas pourquoi. C'est ce qu'il fait, il pense que c'est la meilleure chose à faire.
Il n'aura peut être plus jamais l'occasion de lui parler, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Et si il ne donne pas son nom, c'est encore moins de chance de la revoir.

- Désolé... de t'avoir importunée

Après tout, c'est vrai. Il débarque sans coup férir et se met à lui parler. Peut être ne le souhait-elle pas. Elle qui n'aime pas se rapprocher, comme lui.
Il se sent bête. Très bête. Il ne sait pas quoi dire du coup.
Il aimerait partir loin, très loin. Non pas qu'elle lui fasse peur ou qu'il ne l'apprécie pas, mais parce qu'il se rend compte qu'il est peut être allé trop loin.
Mais en même temps... il ne veut pas partir, il veut rester à ses côtés. Sa présence est rassurante. Un moment qu'il souhaite qu'il dure sans fin.
Et donc, il ne bouge pas.

A sa plus grande satisfaction, la petite phrase de réconfort que la collégienne avait formulée avait agit comme elle le souhaitait. Bientôt, son interlocuteur avait remis son masque empêchant toutes émotions submerger ses yeux ou encore son visage.

- C'est le mieux à faire...

Mai acquiesça d'un léger signe de tête. Tenir bon, garder la tête haute et continuer son petit bonhomme de chemin était la seule chose utile à faire pour l'instant. La jeune fille continuait inlassablement à observer le garçon. Les deux adolescents se ressemblaient énormément, et elle le sentait.

- Je m'appelle Alios...

Déclara-t-il finalement. Le visage de Mai ne changea point d'expression, mais au fond elle était ravie d'enfin connaître une partie de l'identité du jeune homme. Et avant qu'elle puisse répliquer quoique ce soit, il enchaîna, presque un peu confus :

- Désolé... de t'avoir importunée

Cette excuse surpris quelque peu la demoiselle. Il n'avait absolument rien à se reprocher... Était-ce de la pure politesse ?

-Tu n'as pas à t'excuser. Tu ne me déranges pas le moins du monde.

On devinait dans sa voix la sincérité de ses paroles presque chantonnées.

-Moi, c'est Mai.

Poursuivit-elle avec simplicité et naturel. Tant qu'aucun lien étroit qui ressemblait à de l'amitié ou à quoique ce soit de semblable, la collégienne s'autorisait à dialoguer avec certains élèves qui de son point de vu était intéressant et digne d'être écouté.

-Ca fait longtemps que t'es à Taku' ?

Demanda-t-elle avec une pointe de curiosité. Elle trouvait ça étonnant qu'elle n'ait jamais remarqué une personne qui lui ressemblait autant. Peut-être qu'à force de rechercher la solitude, ces gens s'enfermaient dans leur monde et en oubliaient les autres. Pourtant Mai était du genre observatrice et il était rare qu'elle ne soit pas au courant des dernières nouvelles. Chaque information était bonne à savoir, d'après elle.

Invité

Alios était soulagé, il ne veut pas l'ennuyer. Il recherche la solitude, comme elle, et pourtant il lui parle, ça lui semblait étrange.

"Moi, c'est Mai.

Il le note dans un coin de sa tête, il retient ce nom et s'en souviendra quand il voudra lui parler. A l'avenir, il aura sûrement besoin de parler à quelqu'un... et elle est la plus à même à le comprendre.
Mai...

-Ca fait longtemps que t'es à Taku' ?

Il considère la question, pourquoi la posait elle ? Simple demande, comme ça, ou bien a-t-elle quelque chose en tête ? Après tout... est ce que cela importe ? Ne peut il pas répondre, tout simplement, au lieu de faire des scénarios dans sa tête ? Et pendant ce temps, elle n'a pas de réponse, il reste muet.

- Oui... depuis mes 9 ans...

Et ensuite, une autre question lui vient en tête, c'est tout à fait normal, elle lui a posé la même avant, c'est psychologique, quand quelqu'un pose une question, l'autre voudra savoir la même chose après.

- Et toi ?"

Il ne l'a jamais croisée, du moins, à sa connaissance, il ne l'a jamais vue. Pourtant elle traine dans les mêmes endroits que lui.
Comment se fait il qu'il ne l'ai jamais vue ? Il ne faisait pas attention, ou bien tout simplement il ne l'a jamais croisée ?
La seconde solution est difficilement envisageable, sauf si cela ne fait pas longtemps qu'elle soit arrivée. Mais si elle pose cette question, c'est sûrement car elle se demande elle aussi, pourquoi elle ne l'a jamais vu avant.

Il jette un coup d'oeil vers le ciel... la nuit a complètement englouti le ciel, faisant disparaitre tout le bleu azur qu'il y avait à son arrivée.
Il se retourne à nouveau vers Mai, attendant sa réponse.

- Oui... depuis mes 9 ans...

Répondit Alios. Ça faisait un sacré bail, bien sept ou huit ans du point de vue de Mai qui avait calculé l'âge du garçon entre 16 et 17ans. A cette réponse, s'ensuivit tout naturellement une autre question.

- Et toi ?

Mai détourna alors son regard du jeune homme et fixa à nouveau le ciel. C'était comme si elle recherchait une réponse parmi les étoiles dansantes, pures et innocentes.

-Ça va faire quatre ans...

Quatre ans qu'elle vivait ainsi, quatre ans qu'elle évitait les autres, quatre ans de galère en gros. Mais ça, elle l'avait choisi... Pourtant les conséquences semblaient être plus dures à assumer que ce qu'elle avait prévu. Combien de temps fallait-il compter avant de pouvoir enfin se libérer de ce qu'elle appelle son fardeau, son malheur ? Bien des années encore, car son don était bien trop puissant pour elle toute seule et ses côtés négatifs la révulsaient complètement. Malgré tout, il fallait qu'elle prenne le taureau par les cornes et c'était exactement ce qu'elle s'était promis depuis cet hiver et pour le moment tout se passait pour le mieux... pour le moment.

-C'est bizarre qu'on ne se soit jamais croisé auparavant...

Déclara-t-elle plus pour elle-même qu'à l'attention d'Alios. Peut-être que les opposés s'attiraient et que ceux qui étaient de caractères similaires se repoussaient inconsciemment jusqu'au jour où ils abandonnent la partie. C'était plausible, mais surtout un peu bête cette hypothèse. Chacun des deux adolescents avaient sa propre vie, ses propres ambitions, mais avec des réactions et des agissements assez proches.

Invité

Quatre ans...

" C'est étrange qu'on ne se soit pas croisés avant

Il pense pareil, c'est étrange. Il ne peut s'empêcher de faire tout les scénarios qu'il peut imaginer dans sa tête, juste pour trouver une réponse à cette question. Comportement idiot, on pourrait penser... mais c'est le sien.

Elle est de son âge, elle doit sûrement être dans la même classe que lui. Pourquoi ne l'a-t-il jamais remarquée ? Et pourquoi est-il si fasciné ? Raa, idiot, tu te pose cette question depuis tout à l'heure, et à chaque fois tu réponds la même chose...
Ben oui, mais il fonctionne comme ça, il faut qu'il se pose toujours cette question.
Le silence est retombé, la nuit et ce silence donne une sensation de bien-être immense... mais est-ce vraiment ça ?

- Oui... surtout qu'on est sûrement dans la même classe..."

Un détail le turlupine, depuis tout à l'heure. Elle a parlé de malédiction quant aux pouvoirs, ce qui signifie sûrement que c'est la cause de sa solitude... maudite curiosité, il veut lui demander... mais il ne veut pas la gêner, c'est personnel après tout... et puis, pourquoi donc s'intéresse-t-il autant à elle ? Ok, elle lui ressemble, mais cela ne lui suffit-il pas ?
Peut-être qu'il veut comprendre pourquoi on peut devenir comme lui, ce n'est sûrement pas pour les mêmes raisons...
Mais il ne posera pas la question, pas encore du moins. Il ne la connait pas assez pour oser s'immiscer comme ça.

[j'ai l'impression de faire de plus en plus court ^^']
Il attendra patiemment qu'un jour elle lui parle, si elle lui en parle un jour...
Hum, il commence à faire tard... cela doit bien faire 2 bonnes heures qu'ils sont comme ça, à observer les étoiles et à discuter...
Ce que le temps passe vite...

- Oui... surtout qu'on est sûrement dans la même classe...

Tiens, elle n'y avait absolument pas songé. De toute manière, les rares fois qu'elle allait en cours, Mai ne prenait absolument pas la peine à de regarder ceux de sa classe. Eux ne l'intéressait pas pour l'instant. Elle visait plus haut, peut-être trop haut ?

-C'est bien possible si tu es au collège en degré D...

Annonça-t-elle de sa voix monotone dénuée de toute émotion. A force, on pourrait la confondre à une poupée de glace qui ne semblait pas vraiment abriter de vie en elle. Pourtant, c'était plutôt la solitude qui la rongeait considérablement, mais ça elle ne voulait pas l'admettre.

-De toute manière, je ne viens quasiment jamais en cours... Alors c'est normal qu'on ne se soit pas vraiment vu. Parce qu'on a déjà dû se croiser, c'est pas possible autrement...

Continua-t-elle très sûre d'elle cette fois-ci.

-On était sûrement chacun dans notre monde à ces moments-là...

Conclut-elle.

Quel heure était-il ? Bien tard en tout cas. Mais Mai s'enfichait totalement. Le lendemain, elle avait prévu une excursion dans la forêt au lieu d'aller gentiment suivre des cours de maths, de philo, ou encore de chimie.

Soudain, un éclair passa dans les yeux de la collégienne... Une idée venait de lui traverser l'esprit... Mais oserait-elle lui poser la question ? Quelle question (xD) !

-Ton don, quels sont ses caractéristiques ?

Invité

La question le prit par surprise, il ne pensait pas qu'elle lui aurait demandé, du moins aussi vite. Mais il ne voit pas l'intérêt de laisser la question en suspend, alors il répond

" Tout objet qui est envoyé vers moi est automatiquement dévié... je ne peux pas le contrôler, j'arrive juste parfois à décider de la direction de l'objet, mais rarement...

Il y a autre chose dans son pouvoir, quelque chose qu'il ne peut pas utiliser, car il ne sert presque à rien, et en plus ça le vide de presque toute son énergie vitale.
Est ce qu'il lui révèle, ou pas ? Ba, après tout, il lui a dis le début, et même si ça peut sembler étrange, vu qu'il ne la connait pas beaucoup, il lui fait entièrement confiance.

- Je peux aussi détruire certaines barrières psychiques... Après une longue concentration, et une surconsommation de mon énergie vitale. Je ne m'en suis encore jamais servi, je n'en vois pas l'intérêt...

C'est maintenant à son tour de poser la question, mais il hésite toujours, il ne veut vraiment pas qu'elle se sente mal parce que cette question risque de la gêner.
Enfin, le meilleur moyen de se connaître, c'est de poser des questions, et avoir des réponses, des réactions, qui aident à comprendre la personne, et par la suite à l'aider, à la protéger.
C'est comme cela que l'on peut s'entraider, en se connaissant. Tout du moins, c'est le point de vue d'Alios. Alors, le meilleur moyen est bien de poser la question.

- Et toi ? Ton don... ? Que fait-il ?

Maintenant, il essaie d'imaginer, imaginer... quel peut être son don ? Qu'a-t-il de spécial pour que ce soit une malédiction ? Mais veut-il le savoir ? N'a-t-il pas peur ?
Maintenant, c'est fait, il faut attendre sa réaction. Il fixe la jeune fille, il l'examine pour voir comment elle va réagir...
C'est le seul moyen plausible pour la connaitre. Telle est sa logique.

Alios ne répondit pas immédiatement. Était-il un peu surpris par cette question ? Sans doute un peu... De plus, on ne demandait jamais vraiment aussi directement quel était le don d'untel.

" Tout objet qui est envoyé vers moi est automatiquement dévié... je ne peux pas le contrôler, j'arrive juste parfois à décider de la direction de l'objet, mais rarement...

Commença-t-il avant de faire une pause. Il semblait quelque peu hésitant, mais reprit presque aussitôt.

- Je peux aussi détruire certaines barrières psychiques... Après une longue concentration, et une surconsommation de mon énergie vitale. Je ne m'en suis encore jamais servi, je n'en vois pas l'intérêt...

Intéressant comme pouvoir, c'est en tout cas ce que pensa Mai. Mais avant qu'elle ait pu dire "ouf", l'inévitable retour ne manqua pas :

- Et toi ? Ton don... ? Que fait-il ?

Alors, elle réfléchit à la meilleure manière de montrer l'étendue de son minimum de talent, sans trop faire de dégâts. Elle ferma les yeux et un léger halo bleu se forma autour d'elle. Puis elle tendit les deux mains et une lumière, d'abord très faible, apparu dans chaque paume de ses mains. La légère lumière devint un flash, et là deux petits pistolets firent leur apparition en tournoyant dans les airs, jusqu'à ce que la collégienne les attrape au vol. Toute l'action s'était déroulée très rapidement.

La jeune fille réouvrit les yeux avec un regard déterminé. Ce qu'elle allait faire était peut-être une erreur de sa part, mais bon... Si Alios continuait à lui parler après ça, c'est qu'il valait vraiment la peine d'être connu. Pour Mai, c'était une sorte de test. De plus, si son don était bien celui qu'il avait décris quelques secondes auparavant , il ne risquait absolument rien.

La collégienne se tourna de sorte d'être en face du garçon. Puis, elle leva une de ses armes et la pointa sur Alios, de sorte de viser son visage. Le regard de Mai restait de glace, mais si c'était un ennemi sur lequel elle devait tirer, celui-ci prenait une teinte légèrement différente. C'était comme si des flammes dansaient dans ses yeux ; signe d'hostilité. Mais là, ce n'était pas le cas. De plus, si elle avait voulu lui faire du mal, elle l'aurait attaqué directement.

Mai fixa quelques instants Alios. Et comme celui-ci ne sembla pas vraiment réagir, elle tira. La balle dévia de sa trajectoire et termina sa course sur une partie supérieure du toit. Le projectile devint alors un énorme pique de glace qui se planta violemment à l'endroit où il avait atterri.

La demoiselle se retourna vers Alios, après avoir suivit le trajet de sa balle.

-Chouette, non ?

Dit-elle avec une nonchalance presque déconcertante.

-Je possède six armes différentes... Pour l'instant, je n'en connais que deux. Les autres apparaitront au moment voulu.

Expliqua-t-elle le plus simplement du monde.

-Mais bien sûr, il y a plus d'inconvénients que d'avantages...

Continua-t-elle sur un ton amère.

-Avoir des amis, m'est impossible... Si quelque chose se passe mal, je veux dire, si quelqu'un détruit mes armes, les conséquences sont...

Elle ne termina pas sa phrase... Évoquer le comment du pourquoi ne lui faisait que trop de peine.

Invité

Mai se tut un moment, avant de commencer à faire apparaitre quelque chose. Une lumière bleue l'entourait, mais ce n'était pas aveuglant, c'était doux et léger.
Puis elle avançait ses mains, et une lumière très faible apparut, avant de devenir très puissante et de disparaitre. Il pense au début que son pouvoir se limite à ça, mais il découvre ensuite deux pistolets volants, qu'elle attrape sans trop de difficulté.
Son pouvoir, c'est de faire apparaitre des armes ? Il réfléchit quelques secondes... avant de s'apercevoir qu'elle braque l'arme sur lui. Il eut d'abord le réflexe "mais qu'est ce qu'elle fout ?!" avant de se reprendre aussitôt. Ce sont des pistolets, ils tirent donc des balles, des projectiles... son pouvoir est de dévier les projectiles, elle sait ce qu'elle fait, elle sait qu'elle ne le met pas en danger.
Rassuré, il attend de voir la suite, voir ce qu'elle compte faire.
Elle appuie sur la gâchette, la balle sort de l'arme à feu à toute allure, mais bien évidemment évite le jeune homme grâce à son don, et va s'encastrer près du toit... sous forme de pic de glace !
D'accord... son don est donc pleins de surprises.

"Chouette non ?

Ca tu l'as dis... c'était impressionnant.

- Je possède six armes différentes... Pour l'instant, je n'en connais que deux. Les autres apparaitront au moment voulu.

Donc elle n'en connait que deux... les autres sont sûrement plus impressionnantes encore, il se surprend à penser qu'il aimerait bien voir ça.

- Mais bien sûr, il y a plus d'inconvénients que d'avantages...

Le ton de la jeune fille change, elle semble plus réticente, ces inconvénients doivent être la raison de sa solitude.

- Avoir des amis, m'est impossible... Si quelque chose se passe mal, je veux dire, si quelqu'un détruit mes armes, les conséquences sont...

Là, tout s'éclaire... la peur de la souffrance, la peur de perdre ce qui est cher. Une souffrance difficile à vivre, il a connu la même, auparavant.
Il ne va pas lui en demander plus, ça ne sert qu'à lui faire du mal, et il ne souhaite pas ça, car il ne souhaite pas lui même revoir ses mauvais souvenirs.
Il pose une main sur les épaules de Mai, les deux adolescents toujours impassibles.

- Tu n'as pas besoin d'en dire plus, je comprends.

Il ne faut pas qu'il se montre quand même trop familier, il enlève sa main et retourne à la contemplation des étoiles... mais étrangement, cette envie est partie entretemps, discuter avec la jeune fille se trouve être nettement plus intéressant, et plus... il ne trouve pas le mot. Peut être le trouvera-t-il plus tard.

- Néanmoins... si un jour tu as besoin de me voir, n'hésite pas...

- Tu n'as pas besoin d'en dire plus, je comprends.

Mai fut soulagée par cette réponse, même si elle n'était pas à cent pour cent sûre qu'il ait totalement compris. Arf, pi il pouvait penser ce qu'il voulait tant qu'il n'allait pas le crier sur tout les toits, ce qu'elle était persuadée qu'il ne ferait jamais.

- Néanmoins... si un jour tu as besoin de me voir, n'hésite pas...

Par contre, une déclaration de ce genre, elle ne s'y attendait en tout cas pas. Mai ne savait pas non plus comment réagir. Accepter cette proposition, c'était ce qu'elle souhaitait vraiment... Mais n'était-ce pas une façon non plus de sceller une amitié naissante ? Certes, Alios semblait avoir compris l'enjeu... quoique... elle n'en était pas convaincue et ça la tracassait...

-Tu entends quoi par "je comprend" ? Excuse-moi de douter un peu, mais je ne suis pas totalement convaincue que tu aies compris le sens, enfin les réelles conséquences.

S'il s'avérait que ce qu'il avait compris n'était qu'une partie de la vérité, la collégienne se sentirait dans l'obligation de lui expliquer avec un peu plue de détails les défauts de son don. Ce n'était pas le moment de s'enliser dans une histoire de non-dit... Mettre les choses au clair était le seul moyen de construire ou non quelque chose.

D'un autre sens, toute cette histoire lui faisait un peu peur. Mais de l'autre, elle y trouvait pleins d'avantages. Voilà les qualités de l'amitié qui refaisaient surfaces et qui ne faisaient que tourmenter la demoiselle qui tentait de les fuir depuis tant d'années. Et si finalement ce n'était pas un signe ? Qu'il était temps qu'elle s'ouvre à ces personnes qui en valaient vraiment la peine, tel qu'Alios ? Bien sûr, elle resterait froide et distante, ça ça ne changerait pas... Mais goûter ne serait-ce qu'un tout petit peu au joie de l'amitié... était-ce un crime ?

Invité

Évidemment, ça l'aurait étonné qu'elle accepte aussi facilement... d'ailleurs ça le rassure presque qu'elle soit prudente. Elle ne veut pas se rapprocher de n'importe qui, lui non plus. Elle a bien peur de son pouvoir. Elle réfléchit apparemment, la proposition a l'air de vraiment l'avoir bouleversée.
Finalement, elle prend quand même la parole pour donner une réponse :

"Tu entends quoi par "je comprend" ? Excuse-moi de douter un peu, mais je ne suis pas totalement convaincue que tu aies compris le sens, enfin les réelles conséquences.

- Hum...

Question compliquée. Non pas parce qu'il ne sait pas quoi répondre, ça, il sait très bien ce qu'il veut dire quand il dit qu'il comprend... Non, c'est plutôt dans la formulation où ça pêche.
Ses armes sont dotées d'un pouvoir puissant, il l'a remarqué lui même. Mais outre ça, il est sûr que ces armes possèdent une malédiction. Et cette malédiction ne la touche pas elle directement... sinon, ce don ne serait pas la cause de son isolement...
Ca touche sûrement son entourage, et ce n'est pas bénéfique. Elle a dû avoir perdu une personne proche d'elle, il y a il ne sait pas combien de temps.
Du coup, évidemment qu'elle ne va pas prendre cette décision à la légère. Se faire des amis et les perdre à cause de son don est forcément insupportable... il ne pense pas qu'il aurait lui-même survécu si une telle chose lui était arrivée.

Tout est clair dans sa tête, tout les éléments s'emboitent. Il a trouvé la cause, il en est certain.
Il se pose ensuite la question... pourquoi se rapprocher d'elle ? Parce qu'elle est seule, comme lui, et pour des raisons familières, la peur de perdre quelqu'un d'aimé. Et parce que justement, il sent qu'elle a la même façon de réagir que lui. Facilité à la comprendre, et sensation de proximité...
Il n'aurait jamais cru que cela arriverai un jour, et pourtant c'est le cas.

Maintenant qu'il a un peu démêlé tout ses ressentis, il faut qu'il explique... compliqué n'est ce pas ?
Il se tourne vers la jeune fille :

- Tes armes, leur destruction t'affecte, parce que cela touche quelqu'un autour de toi, non... ? Je ne sais ce qui se passe exactement, et je ne te le demanderai pas... mais cet effet, c'est un parent, ou bien un ami, qui disparait, ou quelque chose comme ça je pense...
C'est compréhensible de ne pas vouloir avoir d'amis après ça.

Il se tourne vers l'horizon, il est temps qu'il exprime ce qu'il a sur le cœur, depuis le temps...

- Je vais t'expliquer, moi, ce qui me pousse à rester solitaire.
Quand j'étais jeune, le village où j'habitais a reçu la visite de brigands... ils ont tout brûlé, tout détruit. Je n'étais pas touché par leurs balles, mais les autres, si... Je voyais... ,il inspire, les mots sont difficiles à sortir, il a mal en racontant ça, mes amis agoniser, suppliant de rester en vie...
Je suis passé à deux pas de mourir aussi, j'aurais préféré... ma mère, la personne que j'aimais le plus, s'est sacrifiée pour moi...
C'est pour ça. Pour ça que je suis seul... je ne voulais plus jamais que cela m'arrive... voir ça, et voir une personne aimée se faire tuer pour nous...

Il a le sentiment d'en avoir trop dis, qui sait si en plus, cela l'intéresse ? Il se maudit intérieurement de s'être laissé emporté. Il reste silencieux... cela fait longtemps qu'il n'avait pas autant parlé.

- Pardon..."

- Hum...

Alios était entré dans une réflexion intense. Sans doute était-il en train de formuler la bonne réponse dans sa tête, ou peut-être qu'il n'avais finalement rien compris... La deuxième hypothèse fut rapidement erronée lorsqu'il commença enfin son explication :

- Tes armes, leur destruction t'affecte, parce que cela touche quelqu'un autour de toi, non... ? Je ne sais ce qui se passe exactement, et je ne te le demanderai pas... mais cet effet, c'est un parent, ou bien un ami, qui disparait, ou quelque chose comme ça je pense...
C'est compréhensible de ne pas vouloir avoir d'amis après ça.

Dit-il en regardant la collégienne. En gros, toute sa théorie était exact. Il ne manquait plus que des détails minimes, mais ça il ne les aurait jamais trouvé de toute manière. Avant qu'elle n'ai pu ajouté quelque chose, Alios se tourna pour regarder l'horizon et comme il semblait vouloir parler, Mai se tut.

- Je vais t'expliquer, moi, ce qui me pousse à rester solitaire.
Quand j'étais jeune, le village où j'habitais a reçu la visite de brigands... ils ont tout brûlé, tout détruit. Je n'étais pas touché par leurs balles, mais les autres, si... Je voyais... ,il inspire, les mots sont difficiles à sortir, il a mal en racontant ça, mes amis agoniser, suppliant de rester en vie...
Je suis passé à deux pas de mourir aussi, j'aurais préféré... ma mère, la personne que j'aimais le plus, s'est sacrifiée pour moi...
C'est pour ça. Pour ça que je suis seul... je ne voulais plus jamais que cela m'arrive... voir ça, et voir une personne aimée se faire tuer pour nous...

A nouveau, la jeune fille resta muette, ne sachant comment réagir face à cette révélation si soudaine. Quel passé terrible ! C'était la seule chose à laquelle elle était apte à penser. Voir un être cher mourir sous vos yeux alors qu'il tentait de vous protéger... Maintenant, Mai arrivait à mieux cerner ce mystérieux personnage qu'était Alios. Tout ceci était carrément bouleversant. La collégienne n'aurait jamais pensé vivre un tel truc en cette douce soirée de mai...

- Pardon...

Souffla-t-il alors. Pourquoi est-ce qu'il s'excusait ? Encore une fois, Mai ne comprenait pas l'intention d'Alios. Elle ne tenta pas de comprendre.

-Ta théorie sur mon don est quasiment exacte...

Commença-t-elle. Mai regarda droit devant elle et avant de continuer respira un bon coup.

-En fait, si une de mes armes est détruite cela va affecter mon entourage. Par exemple, ma meilleure amie ne se souvient plus de m'avoir connue un jour... Ou d'autre chose encore dans le style... Par contre si mes six armes venaient à disparaître...

Elle s'arrêta net. Quelques secondes s'écoulèrent... Puis prenant son courage à deux mains, elle murmura dans un souffle.

-La personne la plus chère à mon cœur ne fera alors plus parti de ce monde. Et mon châtiment sera la culpabilité, jusqu'à la fin de mon existence... C'est pourquoi j'évite de me lier d'amitié avec qui que se soit. Mais bien réfléchi, cette technique n'est pas à cent pour cent fiable puisque que je le veuille ou non, mes sentiments sont toujours présents. Même s'ils sont cachés, ils sont toujours là et c'est peut-être inconsciemment qu'en ce moment, un lien est en train de se créer entre nous. De ce fait, le risque qu'un jour tu ne te souviennes plus de moi est maintenant en jeux, si je peux le qualifier ainsi.

Ca ne valait pas la peine qu'elle continue à renier totalement ses sentiments, car comme elle venait de le dire, ils étaient toujours là, en elle. Et par on ne sait quelle magie ceux-ci s'était manifesté clairement à l'intention de ce jeune homme qui lui ressemblait tant.

-Je suis désolée... pour ce qui c'est passé...

Termina-t-elle.

Invité

C'était donc ça... il avait donc raison. Il comprend mieux alors, vu que ses théories sont confirmées. Voir sa meilleure amie ne plus se souvenir de soi... c'est forcément douloureux.
Mais les 6 armes détruites, ce sera carrément la personne qu'elle aime le plus qui disparaitra à jamais ? Evidemment, ça ne donne pas envie de se faire des amis. Ses yeux devinrent bleus foncés, il est terriblement triste pour elle.

"La personne la plus chère à mon cœur ne fera alors plus parti de ce monde. Et mon châtiment sera la culpabilité, jusqu'à la fin de mon existence... C'est pourquoi j'évite de me lier d'amitié avec qui que se soit. Mais bien réfléchi, cette technique n'est pas à cent pour cent fiable puisque que je le veuille ou non, mes sentiments sont toujours présents. Même s'ils sont cachés, ils sont toujours là et c'est peut-être inconsciemment qu'en ce moment, un lien est en train de se créer entre nous. De ce fait, le risque qu'un jour tu ne te souviennes plus de moi est maintenant en jeux, si je peux le qualifier ainsi.

Elle a donc décidé de lui accorder son amitié. Il ne s'y attendait pas, mais c'est fait. Jamais il n'aurait pensé que cela arrive un jour. Le jour où il s'ouvrirait à quelqu'un. Mais elle était tellement différente des autres... et elle lui ressemblait tellement, elle...
C'est peut être bien ainsi, après tout. Il ne faut plus qu'il renie le fait qu'il s'est rapproché de quelqu'un, cette nuit.
Il réfléchit, il ne sait plus vraiment quoi dire après cela. Ses pensées se bousculent à nouveau. Lui qui était si froid, si distant, et elle, identique à ce niveau, et à d'autres.
C'est tellement étrange, que ça se soit passé ainsi. Est-ce le destin ? Ou bien ils le souhaitaient, sans le vouloir ? Jamais il n'aurait la réponse à cette question.
Elle se tut, elle aussi, pendant quelques instants, elle aussi réfléchissait sûrement. C'est normal pense-t-il.

-Je suis désolée... pour ce qui c'est passé...

Pourquoi s'excusait-elle ? Elle n'a rien fais de mal. Elle ne l'a nullement blessé. Ce n'est pas elle qui a tué ses parents.

-Tu n'as pas à l'être...

Il vérifie l'heure. Il est très tard, ils sont restés bien plus longtemps que ce qui est autorisé par le couvre-feu. Mais il n'a pas de regret.

-On ferait mieux de rentrer... avant de se faire attraper.
Merci pour tout"

Ce fut les derniers mots qu'il prononça cette nuit là, il regarde le ciel une dernière fois, une toute dernière, avant de passer son regard vers la jeune fille.
Il se dirigea vers la porte pour rentrer à l'intérieur et se diriger doucement vers son dortoir, en se ressassant tout ce qui s'est passé en cette soirée...

-Tu n'as pas à l'être...

Peut-être, mais comment aurait-elle pu réagir autrement ? Ignorer ce qu'il avait révélé ? Pas le temps de réfléchir plus longtemps sur la question. Alios reprit à nouveau la parole :

-On ferait mieux de rentrer... avant de se faire attraper.
Merci pour tout"

Alors, il tourna les talons et partit. La collégienne le regarda s'en aller un vague sourire dessiné sur les lèvres. Elle n'aurait jamais parié vivre ça un jour. C'était vraiment très étrange toute cette histoire. Mais, elle n'avait aucun regret, oui aucun.

Mai resta encore une dizaine de minutes perchées sur le toit du collège à contempler l'horizon étoilés. Ses yeux brillaient d'une manière bien étrange. Mais elle revint rapidement à la réalité par un bâillement qu'elle tenta d'étouffer tant bien que mal. Elle s'étira de tout son long avant de rejoindre la terre ferme. La demoiselle se dirigea vers la porte, mais juste avant de franchir le seuil de celle-ci, elle se retourna une dernière fois pour contempler ce ciel si beau en cette si particulière soirée de mai. Un sourire satisfait s'était alors dessiné sur ses lèvres. Puis elle repartit, descendant les marches avec le plus de discrétion possible, quitta ensuite le collège pour rejoindre le bâtiment qui abritait les dortoirs. Là-bas des centaines d'étudiants rêvassaient avec tranquillité. Mai se faufila sans problème dans la bâtisse endormie. Elle gravit des marches d'escaliers et traversa quelques couloirs avant d'entrer telle une légère brise dans sa chambre où sa colocataire dormait paisiblement. Mai se prépara rapidement et lorsqu'elle se trouva enfin dans son lit douillet, s'endormit presque aussitôt...