Takuetsu no gakuen
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Le conte d'un créateur

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Le conte d'un créateur Vide
MessageSujet: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptyJeu 26 Mar - 22:43

Une lettre d’espoir




« Mon fils, aujourd’hui j’ai réussi ce que personne n'a fait auparavant. J’ai pris un radeau et j’ai franchi les mers infranchissables, il y a eu une grosse tempête, mon radeau s’est brisé, j’ai failli mourir mais un brave homme m’a secourue.
Cet homme se nomme « Soungila », c’est un habitant du peuple du Renard, il m’a gracieusement accueillie dans sa tribu. Il ne s’agit pas d’indigènes, mais de personnes ayant des cultures différentes des nôtres.
Soungila et son peuple sont des êtres mystérieux.


Kawa, mon tendre fils, tu diras à ton père de ne pas perdre espoir, que je suis heureuse là-bas .Je ne rentrai pas de sitôt car je me rends compte qu’il me reste encore beaucoup à apprendre : à côté d’eux, nous ne sommes que des apprentis dans la vie. Rassure ton père, je compte sur toi car je sais qu’il est plus fragile que toi !
J’ignore combien de temps je resterai dans une tribu comme celle-ci, peut-être dix ans, peut-être quinze …Qui sait ? Tu as le droit d’être en colère. Moi aussi je le serais si ma mère avait fait ça !
Mais je t’en prie, rassure ton père.

Yumi, ta mère qui t’aime.

Post-scriptum : n’essaie pas de me rechercher, tu en périrais.
Empêche ton père de tomber dans la folie.
Reste en vie quoi qu’il arrive.
Pardonne- moi de t’avoir donné des nouvelles si tard.
Un jour je te reverrai !
Fais-moi confiance !
Je ne pourrai sans doute pas te réécrire car le papier est rare.
Ne crois pas que je t’aie abandonné.
Et comme le dit un proverbe de là-bas :
Si le vent souffle c’est que je pense à toi. »


Kawa relut la lettre plusieurs fois. Sa mère se moquait donc de lui ? Elle paraissait s’inquiéter plus de son père que de lui-même.
Mais elle avait raison, depuis qu’elle avait voulu jouer les aventurières, son père était tombé dans une terrible dépression et avait un comportement étrange !

Kawa était un garçon âgé de quatorze ans, il avait des cheveux noirs aux reflets d’or. Le plus étonnant chez Kawa était sans doute la longueur de son visage : au début, cela paraissait choquant, mais si on le regardait de plus près, on le trouvait normal, vue la taille de ses yeux couleur vert pâle, une fois et demie plus grande que la norme. Kawa habitait Shrana, la ville voisine de Sana.
On racontait que, jadis, Shrana et Sana étaient en fait deux sœurs. Elles avaient fait un pacte sanglant qui avait entraîné la mort de Sana. Or, sans Sana, Shrana devait mourir, tel était le pacte.
La légende racontait même que ces deux filles étaient les créatrices du monde.

Kawa était assis par terre sur le sable rouge et chaud de la plage. Il se releva pour rentrer chez lui. En chemin, il vit une foule de gens, chose inhabituelle, car à Shrana le monde se faisait rare. Il y avait environ cent personnes, en cercle et elles semblaient toutes amusées de la chose qu’elles entouraient.
Par simple curiosité, Kawa se faufila à travers les gens pour savoir ce qui était si hilarant.
Il ne réussit pas à voir la personne mais il put entendre :
- Je vous jure que dans mon sommeil, Sana et Shrana m’ont parlé.
- Mais tu délires ! lança une voix parmi la foule. Ici tout le monde sait que les créatrices n’apparaissent à personne en rêve.
- Elles m’ont même dit qu’elles vivaient dans un autre monde.
- Arrête, cria une femme, arrête, Maito !
- Et pour aller dans ce monde, reprit l’homme, il faut aller dans le désert de l’oubli.

Maito était le père de Kawa. L’ayant reconnu, celui-ci le saisit par le bras. La
foule se mit à rire aux éclats en voyant le fils disputer le père. Kawa subissait la
plus grande humiliation de toute sa vie !
- Es-tu fou ? demanda Kawa, quand il fut loin du monde qui se moquait d’eux.
- Alors même, toi, tu ne me crois pas ?
- Enfin papa, tu sais bien que ce n’est pas vrai.
- Je te jure, Kawa, je te jure ! Maito le regardait d’un air triste.
- Ecoute papa, elle me manque aussi, mais ne sombre pas dans la folie je t’en prie.
- Mais je ne mens pas !
Kawa lui tendit la lettre écrite par sa mère. Maito la lut lui aussi plusieurs fois puis il se mit à sangloter.
- Papa je t’en supplie !

Kawa rentra chez lui, les yeux pleins de larmes. Il se mit au lit en espérant oublier un peu dans une bonne nuit de sommeil. Il ne tarda pas à dormir profondément.



Au loin une ombre avançait, elle grossissait au fur et à mesure de ses pas… L’ombre était un homme au visage panthère, il portait un pendentif en forme d’étoile. Dessus, était inscrit : Tsuka. Une légère note de musique planait au dessus de lui, un accord de « ré » et de « do ». L’homme leva la main un peu en colère et cria :
- hikiwake !

Le ciel se brouilla, un long brouhaha se fit entendre. Mais soudain le ciel s’ouvrit comme en colère. Et un homme sortit du ciel.
- Bonjour Tsuka ! cria-t-il, toujours en l’air.
- Bonjour Simka, j’aurais besoin d’un de tes conseils.
- Que donneras- tu, en échange ? demanda Simka d’un air malicieux.
- Que veux-tu ? Tsuka se gratta le menton d’un air perplexe, il savait que Simka était un être divin.
- Je veux que tu m’offres un arbre !

Tsuka faillit s’étrangler à cette réponse. Après tout un être divin pouvait avoir
ce qu’il voulait.
- Mais pas n’importe quel arbre, insista Simka, tandis qu’un grand sourire apparaissait sur son visage …
- Quel genre d’arbre ?
- Un chêne !

Tsuka tremblait de rage. Ils se situaient tous deux dans un immense champ de chênes, et voilà que cet être divin lui demandait « un chêne ». Il prit son sabre et s’apprêta à couper l’arbre demandé.
- Sans ton sabre ! imposa l’être divin.
- Avec quoi alors ? Tout de même pas à la main, répondit-il d’un air féroce.

Simka fit apparaître une sorte de pelle avec des pics au bout du manche. Tsuka s’en empara en ravalant sa fierté. Et il creusa au pied d’un arbre pour essayer de le déraciner, mais le chêne avait pris racine bien loin. Finalement Tsuka laissa tomber la pelle à terre, réalisant qu’il saignait.
- J’en peux plus, s’exclama-t-il.
- En faisant ce geste, tu m’as prouvé ta détermination, quelle est ta question ?
- Où se trouvent les fondatrices de notre terre ?
- Au ciel.
- Simka, cria Tsuka, tous les êtres divins vont quelque part ! Regarde mes mains, dans quel état elles sont, à cause de toi !
- Tu veux une réponse, qui te dit qu’elles seront à ton goût ?
- Je suis prêt à affronter la vérité.
- Sana et Shrana sont dans un autre monde.
- Où trouver ce monde ?
- Il est vers le désert de l’oubli.

Soudain, tout se troubla, Simka et Tsuka devinrent flous, les accords des notes
« ré » et « do » entrèrent en dissonance avec l’atmosphère créée auparavant.




Kawa se réveilla en sursaut, son lit était mouillé de sueur. « Quel étrange rêve » se dit-il, en regardant la lune. Il sortit prendre l’air. Dehors, tout était plongé dans un noir intense, seules les étoiles donnaient un peu de vie à cette obscurité pesante. Derrière lui, il entendait des bruits de pas, il se retourna mais ne vit rien. Pourtant ceux-ci n’avaient pas disparu. D’ailleurs, à ces bruits inquiétants vinrent se mêler des rires froids et sadiques. Il se retourna de nouveau… toujours personne. Alors, au bout d’un instant, il dit tout de même :
- Qui est là ?

Evidement personne ne répondit. Terrorisé, il repartit en courant vers sa maison. Il pénétra dans la petite pièce qui était éclairée avec une bougie.
- Papa ! cria-t-il… Personne ne répondit
- Papa ! cria t-il de plus bel.

Kawa se précipita dans la chambre de son père. Personne ! Alors il chercha partout, celui-ci avait bel et bien disparu. Il finit sa nuit dans l’angoisse et la peur.

Au petit matin, il faisait doux, l'air était léger, Kawa fut poussé hors du sommeil par les chants joyeux des oiseaux, manifestement de bonne humeur, ce qui n’était pas son cas. Il sortit de chez lui, sachant que son père n’était pas revenu. Il marcha sans interruption, pendant quelques kilomètres et arriva dans une forêt qui se nommait « Palancar ». Il courut jusqu’au plus grand arbre, puis grimpa au sommet. De là, il pourrait voir jusqu'à l'horizon et peut-être repérer la petite silhouette de son père. Il s’assit sur une grosse branche et cala son dos sur le tronc de l’arbre. Alors, dans un véritable état de transe, le regard lointain, le corps immobile, pour échapper à son malheur, l’adolescent s’enfuit dans ses songes.




*
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MessageSujet: Re: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptyJeu 26 Mar - 22:44

deuxième chap :


Au pays des songes



Au début, il n’y avait rien. Tout était blanc, le temps n’existait pas. Mille ans ou deux secondes, aucune différence. Puis, soudain le vent souffla, la vie s’anima. Une créature aux oreilles longues s’approcha d’un feu, le seul élément dans toute cette blancheur.
La créature appela d’autres êtres, ceux-ci s’approchèrent.
- Mes amis, déclara- t-il, je ne sais que dire. Hier, nous n’étions pas et aujourd’hui nous sommes.
Il ouvrit les mains et continua son récit :
- Je me nomme Yaiko. Comment je le sais ? Je l’ignore. Il en est ainsi, vous tous avez des noms, ça aussi je ne peux l’expliquer. Toi, là-bas, dit il en désignant une grande bête massive, tu t’appelles Kasumi, tu fais partie de la race des « Ogres »… Et toi, c’est Dokhuro, tu es de la même famille que moi, tu es un elfe.
Dokurho s’approcha de l’elfe Yaiko puis désigna de ses mains une montagne.
- Ceci s’appellera « montagne ».
- Pourquoi « montagne » ? demanda une petite voix.
- Il en est ainsi, répondit Dokurho, ces grandes flammes qui font peur et réchauffent tout le monde se nomment « feu ».
- Comment le sais-tu ? Interrogea Kasumi
- Voyez- vous, dit Yaiko, il y a des choses qui se savent et d’autres qui ne se savent pas.
- Toi, là- bas ! dit Dokhuro en désignant une créature ailée, tu t’appelles Itachi, tu es une vouivre cousine des dragons.
- Qu'est-ce qu'un dragon ? questionna Itachi.
- Aucune idée ! répondit en toute honnêteté Yaiko.

Au milieu de la foule qui se faisait de plus en plus grande, un groupe parla en même temps :
- Vous essayez de nous mentir. Comment se fait t-il que vous sachiez tout cela et pas nous? dit- il en désignant Dokurho et Yaiko, vous êtes des menteurs.
- Ne vous énervez pas, je vais répondre à votre question. Je pense que si nous avons toutes ces informations, c’est parce que nous sommes sans doute plus sages que vous. A voir votre réaction, cela me semble le cas, bande de scélérats.
Yaiko gloussa en voyant les yeux écarquillés de ceux qu’il avait insultés, ceux-ci n’avaient pas encore un vocabulaire très soutenu.
- Que veut dire « scélérat » ? demanda Kasumi.

Yaiko s’apprêtait à répondre quand soudain tout devint flou, le peuple qui l’entourait sembla disparaître, puis cette ambiance étrange se dissipa et tout redevint normal. La vision de nouveau nette, Yaiko regarda autour de lui et découvrit avec surprise que tout avait changé : il y avait des maisons, des pâturages, des forêts, des montagnes, des lacs, des mers, et surtout la terre semblait avoir grandi. Au loin il vit l’ogre, il courut jusqu’à lui :
- Combien de temps s’est-il écoulé entre le flou et maintenant ?
- Le « temps » ? C’est quoi « le temps » ? articula Kasumi, les yeux écarquillés.
- Le temps est…
Il croisa les bras, faisant mine d’évaluer la stupidité de l’ogre :
- C’est comme si vous disiez : que veut dire « orage » ? Le temps est une longue durée ou plutôt, il sert à déterminer cette durée
- Alors je ne sais pas déterminer une durée de temps.

Logique, se dit Yaiko, cela m’étonnerait qu’il sache compter.
- Mais, reprit l’ogre, tu devrais te renseigner auprès d’un certain Dokhuro, il a été élu comme le sage de ce monde.
- Depuis quand ?
- Un certain temps.
Yaiko se tapa la main sur le front, mesurant toute la bêtise de Kasumi.
- Tu le trouveras dans ce bâtiment, ajouta celui-ci, en montrant de son doigt crasseux un bâtiment aux couleurs vives.

L’elfe se dirigea vers le bâtiment. Il entra à l’intérieur sans même frapper à la porte. Dedans tout était blanc, mais un blanc lumineux. Yaiko regarda un peu partout :
- Il y a quelqu’un ? appela –il.

Un bruit retentit, et une personne descendit d’un escalier qui semblait caché. La personne qui se tenait devant Yaiko lui fit un sourire hors du commun.
- Dokhuro ? demanda celui-ci, émerveillé par la beauté de son semblable. Ce n’est pas possible !
L’autre dit, pourtant, « oui » de la tête. Il était difficile de croire à un tel changement, car son ami semblait éclairé par un halo de lumière. Au bout de quelques minutes, Yaiko parvint à articuler :
- Combien de temps s’est-il écoulé entre le flou et maintenant ?
Dokhuro agrandit son sourire et lui fit signe de se taire, il fit un geste comme pour dire « plus tard ». S’asseyant sur le sol, il invita son visiteur à faire de même, puis lui posa cette question : « Que penses- tu de Dieu ? ».

Yaiko hocha la tête et demanda ce qu’était Dieu.
- Selon les habitants de cette terre, ce serait le créateur, un être invisible dont personne ne connaîtrait l’existence.
Yaiko se leva et éclata de rire : les habitants étaient stupides de croire en un inconnu aussi puissant. Dokhuro lui fit comprendre qu’ils étaient sur la même longueur d’ondes et ajouta qu’il faudrait les raisonner.
- Veux-tu m’aider ?
- A une seule condition, dit Yaiko, que tu répondes à ma première question : combien de temps s’est-il écoulé entre le flou et maintenant ?
Dokhuro se leva à son tour, haussa les épaules et murmura :
- Je ne sais pas, je ne suis pas Dieu.


Les deux elfes sortirent pour tenter de raisonner les habitants du village, ils marchèrent à travers la foule et Dokhuro prit une table qui avait été grossièrement inventée. Il mit une chaise dessus et monta, puis il ouvrit les mains et dit :
- Mes amis, selon vous, comment avons-nous été créés ?
Toute la foule leva la main pour répondre espérant être interrogée, Dokhuro désigna Kasumi, et celui-ci s’empressa de répondre :
- Selon moi, ce serait un très grand mage.
Yaiko esquissa un sourire puis désigna de la main Itachi la vouivre qui, à son tour, prit la parole :
- Quand nous n’étions pas, où étions-nous ? Moi je pense que nous étions au ciel, et c’est le ciel qui nous a créés.

La vouivre regarda de gauche à droite, de haut en bas, pour voir si on ne jugeait pas trop mal sa supposition. Dokurho appréciait cette théorie beaucoup plus que celle de Kasumi. Une naine leva la main. Yaiko l’interrogea, amusé de sa taille, mais ce qu’elle dit en fit réfléchir plus d’un.
- Voyez vous, moi je crois qu’il existe plusieurs mondes, des centaines, non, des milliers de mondes parallèles, il se peut que nous soyons issus de l’un d’eux.
Elle s’accorda un seconde de pose puis reprit :
- Pour autant, je ne pense pas qu’il faille se poser la question : « comment sommes nous arrivés sur terre ?», mais plutôt : « comment notre terre a-t-elle été créée ? ». Je crois que cela nous mettra sur la bonne voie, vous ne croyez pas ?
Personne ne dit un seul mot, car les paroles de la naine leur semblaient justes.
- Comment t’appelles-tu ? demanda Dokurho ?
- Je me nomme Kitsune.
- Kitsune, sais-tu ce qu’est le temps ?
- Evidemment.
- Est-ce que vous approuvez ? interrogea Yaiko.

La foule applaudit avec fougue, alors il descendit de sa chaise puis dit à Yaiko :
- Vois-tu comme il est simple de régler un problème, ils croyaient en Dieu, ils voulaient tout savoir de lui et maintenant, ils veulent tout savoir de la terre, c’est déjà mieux, non ?
- Oui, reconnut Yaiko
- Au fait pourquoi voulais-tu qu’ils ne croient pas en Dieu ?
Dokurho lui fit signe de se taire puis l’éloigna du groupe qui repartait à ses occupations. Alors seulement, il lui répondit :
- Parce que, bien que mon existence remonte à environ une bonne heure, je sais que s’ils croient en ce Dieu il y aura des conflits, à tous les coups certaines espèces existantes diront que Dieu est une vouivre alors que les autres diront qu’il est nain ou ogre, tu comprends ?
- Peut-être ! Mais là aussi, ils vont penser que la terre fut créée par telle ou telle espèce, et au final ils s’opposeront sans doute encore.
- Oui, pourtant la seule différence est que, s’il devait y avoir une bataille, cela ferait sans doute souffrir notre terre, et ça, ils le verront, ils ne sont pas si stupides, expliqua Dokhuro.
- Ma foi, ta théorie me semble parfaite, dit Yaiko, stupéfait de cette façon de penser. J’ai cru que tu voulais les manipuler, ce qui ne serait pas difficile n’est-ce pas ?
- Oui, ce ne serait pas difficile mais ce ne sont pas mes intentions ! Je veux préserver mon environnement, je ne tiens à retourner d’où je viens.
- Tu ne sais même pas d’où nous venons.
- C’est vrai mais je sais comment j’étais avant de venir ici, et crois moi, ce n’était pas une partie de plaisir, ajouta Dokurho, d’un air cynique. J’étais dans une sorte d’enveloppe sans intérêt, j’avais une conscience mais elle s’arrêtait à… respirer, respirer, respirer. Je n’avais pas cette forme, en fait j’étais immatériel. Mon corps pouvait se modeler à l’infini. Je n’avais pas de prénom, pas d’attache hormis moi-même. Je me rappelle d’une voix, une voix grave, qui me disait « Yoshi » : je pense que je me nommais comme ça.
- Es-tu sûr de ça ?
- Oui répondit-il honnêtement
- Bon, bon, il ne faut pas trop que tu en parles, mon cher Dokurho, les gens croiraient de nouveau en Dieu.

Entre les deux elfes qui parlaient, apparut alors une étrange créature, ce qui fit sursauter Yaiko et hurler Dokhuro.
- Bonjour à vous, dit-elle.
- Bonjour, répondirent-ils, tous les deux mal à l’aise.
- Qui es-tu ? demanda Yaiko, d’un air grave.
- Je m’appelle Yaezakura
- A quelle espèce appartiens-tu ?
- Je suis une licorne.
- Mais comment se fait-il que tu viennes d’apparaître devant nous à l’instant ?
La licorne esquissa un si beau sourire que les deux elfes en tombèrent amoureux.


Je mettrais la suite si on ignore pas mon topic, comme pour celui des dessins
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MessageSujet: Re: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptySam 28 Mar - 19:22

JE VEUX LA SUITE !!!
(Viens de remarquer il y a pas longtemps, ok ? Il m'faut un peu de temps pour faire le déclic !)
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MessageSujet: Re: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptySam 28 Mar - 21:44

Retour au malheur


La nuit était tombée depuis que Kawa s’était replié sur lui-même. Il descendit du chêne sur lequel il était monté, puis prit le chemin du retour. Devant la porte de sa maison, il n’eut pas le courage d’entrer, sachant que désormais il était seul. L’adolescent ne voulait pas pleurer, il en avait assez, « de toute façon, se dit il, c’est aussi bien qu’il soit parti, je ne l’aimais pas », et avec une grande rage, il prit un caillou et le jeta de toutes ses forces. Au bout d’un instant, un peu calmé, il partit faire un tour pour se changer l’esprit.

Kawa fit alors une étrange découverte : il connaissait la ville de Shrana par cœur, mais au fur et à mesure qu’il marchait, le décor changeait, il lui disait quelque chose mais ne savait plus trop quoi. Au loin, il entendit un son qui se propageait, un son extraordinairement beau. Il s’arrêta puis se pinça pour voir s’il ne rêvait pas, puis il reprit le chemin. Le son devenait de plus en plus fort, de plus en plus beau, ce qui l’intrigua encore plus car il n’avait jamais rien perçu de pareil.

Une ombre arriva, elle jouait d’un instrument mais elle était encore trop loin pour que Kawa puisse discerner les traits de son visage.
- Comment t’appelles-tu ? demanda l’ombre, je ne t’ai jamais vu, tu viens d’arriver ?
- Je me nomme Kawa et toi ?
- Enchanté, moi, c’est Yaiko. Je suis un elfe, ajouta-t-il, devant le regard angoissé du jeune garçon.
- Quel nom cette terre porte-t-elle ?
- Terre, répondit Yaiko amusé… viens dans notre village.
Kawa demanda comment s’appelait le village

Mais à peine avait-il prononcé ces mots que Yaiko tomba sur le sol et se pétrifia, il ne pouvait plus bouger, il semblait comme mort, ainsi étendu. Kawa regarda étrangement l’elfe, se demandant s’il s’agissait d’une tradition locale. Il continua tout droit puis arriva près du village. Tous les habitants étaient dans le même état. Soudain Kawa reconnut quelqu'un parmi les pétrifiés, la licorne Yaezakura : tout lui revenait à présent, il avait atterri dans le monde de ses propres songes !
- Réveillez-vous, hurla t-il.
Mais personne ne se réveilla. Il eut soudain l’idée de donner un nom à ce village : « Yononaka ». Alors la foule reprit vie comme si rien ne s’était produit. Kawa comprit qu’il était dans le monde jailli de son imagination quand il était triste. Sur cette terre, dans ce village, il était leur Dieu, tout dépendait de lui. Ce n’était pas parce qu’il souffrait de la disparition de ses parents que son attitude devait déteindre sur eux.

- Ah je t’ai retrouvé, affirma Yaiko, ce village s’appelle Yononaka .
- Je sais, dit l’adolescent.
Yaiko le regarda d’un drôle d’air mais ajouta que c’était un joli nom.
- A quelle espèce appartiens-tu ?
- Je suis un humain.
- Je ne connais pas cette espèce mais bon, allez, viens, dit-il, en le prenant par la main, je vais te faire visiter les lieux.
Yaiko montra à Kawa tout ce qu’il y avait de merveilleux, sans se douter un instant que celui qui l’accompagnait en était l’inventeur.
- Alors aimes-tu ce village ?
- Oui ! Et toi, es-tu heureux ici ?
- Oh ! Tu sais, mon existence remonte à peu de temps, mais je m’y plais.
- Tu ne trouves pas qu’il manque quelque chose ?
Yaiko regarda Kawa puis lui fit non de la tête. Soudain Itachi arriva en volant puis s’effondra en larmes.
- Que se passe t-il ? demanda Yaiko en posant son doigt sur les larmes de la vouivre, sans comprendre ce que c’était.
- Il se passe que je suis la seule vouivre sur Yononaka et que je m’ennuie éperdument
- Eh bien, ce n’est pas grave, nous sommes là, nous.
- Mais personne ne me comprend.

Kawa et Yaiko regardèrent la vouivre d’un air peiné mais l’elfe entraina celle-ci et les deux êtres disparurent, laissant seul le jeune garçon. Fatigué, il souhaita qu’il fasse nuit ! Et soudain l’obscurité s’étendit sur le village. Des petits cris de surprise se firent entendre, ici et là, car ils ne connaissaient pas la nuit. Kawa se coucha dans l’herbe, regardant le ciel : il constata alors qu’il n’y avait pas d’étoiles, alors il les créa. Apaisé, il allait glisser dans le pays des rêves mais il se dit qu’il devait, auparavant, offrir aussi des songes merveilleux à tout le peuple, ce qu’il fit aussitôt puis il s’endormit enfin.

Kawa fit un rêve paisible, il était chez le peuple du Renard et menait une vie heureuse, accompagné de sa mère et de son père. Il se réveilla au lever du soleil, il avait dormi à même le sol, dans le village de Yononaka. Il n’y avait plus signe de vie, alors il entra dans un bâtiment aux couleurs vives, celui de Dokhuro. A l’intérieur, il découvrit un être semblable à Yaiko, profondément endormi. Il tenta de le réveiller, en lui donnant une petite tape sur la joue. En vain ! Puis soudain, il pensa que le réveil n’existait pas, alors il l’inventa. Et Dokhuro sortit de son sommeil.

- As-tu bien dormi ? demanda Kawa.
- Oui ! Tiens, la lumière est de nouveau revenue.
- Oui, car il fait jour.
- Et alors ?
- Eh bien, quand c’est le jour, il y a de la lumière et quand c’est la nuit, il fait sombre.
- Pourtant, hier, des petites lumières sont apparues dans le ciel, il faisait « Nuitjour » ?

Kawa éclata de rire puis lui dit que le mot « Nuitjour » n’existait pas. On ne pouvait inventer un mot comme cela, car ce mot n’aurait pas le même sens pour tout le monde !
- Es-tu heureux ici ?
- Oui, nous sommes heureux.
- Tu ne désapprouves rien, insista Kawa, voulant garder son identité tout en cherchant à créer un monde parfait.
- Non, non, à part cette nuit où Itachi n’a cessé de faire couler de l’eau de ses yeux et de crier.
Le jeune garçon fut surpris car il n’avait rien entendu. Il expliqua, tout de même, que cela s’appelait « pleurer ». Il réalisa que cette grosse créature souffrait beaucoup d’être la seule de son espèce : pour elle, Itachi, il imagina d’autres vouivres. Alors un cri se fit entendre au dehors, les deux personnages sortirent voir ce qui se passait.
« Yaaaou » hurlait Itachi , volant dans les airs, suivie par une bonne centaine de vouivres.

- Dis donc, s’interrogea Dokurho, étrange, son vœu se réalise pile quand je t’en parle.
- Oui étrange, dit une voix derrière eux.
Ils se retournèrent, il s’agissait de Yaiko. Kawa essaya d’esquiver la remarque.
- Qui es-tu ? demandèrent les deux elfes en cœur.
- Je suis un humain et je me prénomme Kawa
- Mais, insista Dokhuro, les seuls êtres vraiment intelligents sont les elfes, personne d’autre !
- Dis-nous la vérité, renchérit Yaiko.
Le bruit que faisaient les trois personnages attira l’attention de tout le monde qui avait été réveillé par les manifestations de joie d’Itachi.
- Eh bien, voilà, je suis votre créateur !
- Prouve-le, ordonna Yaiko.
- Si vous voulez que je fasse quelque chose, je l’accomplis.
- Bien, alors tu vas inventer d’autre elfes, imposa Yaiko.
Kawa imagina une horde d’elfes et ils apparurent.
- Alors Dieu existe, cria Dokhuro, stupéfait en voyant ce phénomène.
- Je ne m’appelle pas Dieu mais Kawa, je suis votre égal, seulement, je peux faire de cette terre un monde parfait.
- D’où viens-tu ?
- Je viens de Shrana, un lieu autre que le vôtre où règnent la misère, la faim, la guerre et la loi du plus fort.
- Tu ne vas tout de même pas nous faire ça, s’affola Yaiko ?
- Non, répondit honnêtement Kawa.
Les deux elfes parurent soulagés de la réponse du jeune humain. Pourtant, Yaiko se mit à faire les cent pas, il avait du mal à concevoir qu’un autre monde puisse être si horrible. Dokhuro regardait son ami, il ne semblait vraiment pas content du tout, mais il finit par se calmer quand Kawa expliqua que sa seule intention était de vivre ici et d’y installer le bonheur.

Les deux elfes le laissèrent, il visita le village. Il marchait paisiblement, songeant à ce qu’il fallait inventer.
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MessageSujet: Re: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptySam 28 Mar - 21:45

(Je mets la suite Smile

- Bonjour toi! Je ne t’ai jamais vu.
Kawa leva la tête et vit une créature imposante.
- Eh bien, oui, je viens d’arriver dans cet endroit merveilleux.
- Que veut dire le mot « merveilleux » ? voulut savoir son interlocuteur.
Le pauvre, songea Kawa, je ne l’ai pas aidé, je veux qu’il soit intelligent !
- Je m’appelle Kasumi. Pardonnez-moi, je ne sais pas pourquoi je vous demande ce que veut dire ce mot, vu que je le connais, dit Kasaumi fort étonné.
Kawa lui dit qu’il n’y avait pas de mal à avoir eu une confusion, et laissa l’Ogre après, bien sûr, s’être excusé.
Je veux, se dit Kawa, que ce monde soit parfait. En pensant ses mots en son fort intérieur il sentit une vague de tendresse l’envahir.
-Oui c’est ça que je veux, hurla t-il.
Le jeune créateur courut dans une vaste prairie et s’y allongea. Elle avait quelque chose d’anormal, l’herbe restait aussi droite qu’un « I ». Le vent, il n’avait pas créé le vent. Une simple pensée et ce dernier se mit à vivre, si on tendait l’oreille, on pouvait entendre des cris de surprise de la part des villageois.
« Mais comment rendre un monde parfait » ? se demanda-il, la perfection n’existe pas ! Je suis Dieu, Dieu doit connaître la perfection. A la base, mon monde n’est pas triste, il est même joyeux. (Kawa, un peu songeur, poursuivit sa méditation intérieure). C’est mon espèce qui a tout saccagé, il suffit juste que je n’invente pas des créatures négatives.

Le jeune garçon éclata de rire, tout était tellement simple qu’il ne lui restait plus qu’à se mettre au travail. Et en un seul instant, des oiseaux et divers animaux apparurent. Les nuages furent imaginés et d’autres encore.

La nuit arriva vite et Kawa s’endormit dans la prairie. Sa nuit fut des plus agitées, quelque chose semblait l’appeler mais il ne savait pas quoi. Malgré cette nuit mouvementée, il était de fort bonne humeur au réveil. Il y avait une chose très importante qu’il avait oublié … Les habits ! Il n’avait pas créé les habits !
Kawa rentra au village l’air penaud, et eut le sourire aux lèvres en voyant les habitants avec des vêtements.
Yaiko arriva l’air étrangement lointain. Il dit au créateur :
- Je m’ennuie !
Kawa fut pétrifié par ces paroles acerbes, il émit un son qui se traduisait par
« gnan ».
- Je voudrais savoir ce qui te manque.
Yaiko lui jeta un regard triste et lui dit qu’il ne se passait rien… La routine, en déduisit Kawa. Que faire ? se demanda-t-il.
Je pourrais supprimer l’ennui, pensa le créateur en son for intérieur, mais c’est de l’ennui que l’imagination naît ! Que serait devenue mon espèce sans imagination ? Pas grand-chose ! Je ne dois pas supprimer cet ennui, mais s’il ne se passe jamais rien d’époustouflant, ce peuples deviendra gras et paresseux.



Kawa était en pleine guerre intérieure, mais, au bout d’un moment, il cria :
- Yaiko et les autres !
Entre temps, les villageois étaient venus voir ce qu’il était en train de se passer.
- Yaiko, reprit il, je connais l’ennui mieux que vous tous, mais je ne peux le supprimer.
Voyant sa tête, il s’empressa de continuer :
- En revanche, je peux mettre un système en place. Je veux juste savoir si cela vous conviendra.
- Expose ton idée ! insista Yaiko.
Dokhuro arriva et sembla tout de suite comprendre ce qu’il se passait, vu qu’il ne demanda rien.
- Bien voilà, vous êtes en ce moment en train de vivre l’ennui, je ne peux pas l’enlever car de l’ennui naît l’imagination et de l’imagination naî un nouveau monde comme celui-ci.
Kawa regarda ceux qui l’entouraient et posaient sur lui des yeux ébahis.
- Oui, vous êtes nés de mon imagination.
- Cela veut dire que si on se met à penser à un monde, il naîtra dans une autre dimension ? demanda Dokhuro ?
Kawa lui répondit d’un oui chaleureux puis poursuivit son explication :
- Je vous propose à tous que durant une semaine, nous nous ennuyons pour inventer, et qu’une autre, nous nous amusions à des occupations diverses. Cela vous va ?
Une petite créature munie de petites ailes, prit la parole :
- Comment allons-nous nous occuper pendant la deuxième semaine ?
- A vous de voir, répondit Kawa, vous pouvez faire ce que vous voulez. Vous pouvez inventer un monde à plusieurs, ou encore faire des rimes, écrire des poèmes, faire des spectacles et les présenter. Ou encore écrire des histoires pour que les autres les lisent.
Les habitants de Yononaka regardèrent le garçon d’un air étrange.
- Kawa, dit Dokhuro, personne ne sait lire ni écrire ici, je ne sais pas ce qu’est une rime. Peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit ?
Ah oui c’est vrai, réfléchit Kawa, que je suis bête ! Ils ne savent ni lire ni écrire… Une simple pensée et tous les habitants de Yononaka connaissaient à présent l’art de la lecture et de l’écriture.
- Vous apprendre ce que sont les rimes est un peu compliqué et je ne suis pas très fort mais je peux toujours essayer :
« Le monstre d’or, mord sans fin la mort ». Je n’ai pas beaucoup d’habilité pour ce genre de chose, dit le créateur, hésitant. Mais avec de l’entraînement cela devient très amusant !
Dokhuro le regarda, émerveillé, comme hypnotisé par ses paroles. Tous les habitants de Yononaka qui étaient restés, un brève instant, silencieux, commencèrent alors à tous parler en faisant des rimes et ils se révèlèrent très compétents.
- Quant aux poèmes, je ne suis pas brillant non plus car en général les poèmes sont écrits avec des rimes.
- Peux-tu nous compter une histoire ? insista Dokhuro de plus en plus excité.
- Oui, je veux bien mais, vous savez, dans mon monde, il y a des gens spécialisés qui font ça.
- Je peux essayer ? demanda Yaiko. (Kawa lui fit signe « oui ») Mais je ne vois pas ce que je dois dire ?
- Ce que tu veux !
Yaiko prit une profonde inspiration, regarda tous les habitants et commença :
« Dans un pays lointain, dans une grande forêt, vivait un oiseau seul qui, de ce fait, s’ennuyait. Il décida alors de quitter les lieux, pour découvrir le reste du monde encore inconnu à ses yeux. Lui qui croyait ne rencontrer que des arbres, fut surpris en voyant un petit village.
Intrigué, l’oiseau s’approcha alors d’une maison, regarda par la fenêtre et vit une femme seule en train de mettre de l’ordre.
Elle rangeait avec soin sa pauvre demeure, ce qui provoqua un semblant d’émotion chez l’oiseau encore ignorant de tout. De plus en plus intrigué, il la contemplait. Mais quand elle s’assit à terre, épuisée, l’oiseau se dit que la seule chose à faire était de chanter.
Sa tendre voix s’éleva et redonna des forces à la femme qui, pour le remercier, ouvrit sa fenêtre et le laissa entrer.
L’oiseau se posa sur la table et chanta de plus belle. La femme, pleine de reconnaissance, lui promit alors de lui faire découvrir le monde. »
Yaiko termina ainsi son récit, dans un grand silence, car tout le monde avait été captivé par son histoire.
- Bon, je vous laisse, dit Kawa heureux.
Il pivota sur ses talons et partit loin des villageois. Un peu plus tard, alors que le jeune homme était assis à terre, Dokhuro vint s’installer à côté de lui. Longtemps, ces deux êtres très différents restèrent dans un silence pesant. Kawa savait pertinemment qu’ils n’avaient besoin de la parole pour communiquer.
- As-tu quelque chose à me dire» ? exprimaient les yeux de Kawa.
Dokhuro lui fit un petit sourire peiné que l’autre interprèta comme un « oui ». Le garçon se coucha sur le sol, prenant une tige d’herbe et la coinça entre ses dents. « Quoi donc ? » semblaient dire ses yeux. Dokhuro se coucha à son tour et dit :
- Comment fais-tu pour tout gérer ?
Kawa ne comprenait pas trop pourquoi l’elfe se préoccupait d’une telle chose mais il lui répondit tout de même :
- Je « suppose » tout simplement, et je ne sais même pas si cela vous convient. Tu sais, c’est compliqué.
« Viens » dit son compagnon en l’entraînant par le bras, avec insouciance, dans une immense forêt. Une fois arrivé, il le lâcha et lança, tout excité :
- Peux-tu faire en sorte que les arbres parlent ?
- Bien sûr que je le peux mais pourquoi donc ?
Dokhuro, de plus en plus agité, se rapprocha de Kawa « Mes semblables et moi avons une certaine attirance pour les arbres »
- Je ne vois pas le rapport. Je ferai ce qui te plaît mais explique-moi !
Maintenant, l’elfe était réellement dans un état de transe, comme si les arbres criaient l’amour qu’ils avaient pour lui. Pris d’une certaine angoisse, le garçon l’éloigna et une fois calmé, Dokhuro s’excusa et reprit :
- Les autres elfes et moi-même allons habiter dans la forêt, je voulais avoir ton accord.
- Tu n’as nul besoin de mon accord. Tu voulais que les arbres parlent ? Ils le feront quand ils en auront envie et seulement aux personnes qui leur plaisent, hormis les elfes et moi. Cela te convient-il ?
Dokhuro lui fit signe que oui. Kawa le laissa se réjouir et partit, en direction de Yononaka. Il inventa une maison bien confortable, y pénétra et s’endormit. Aussitôt, il partit pour le monde des rêves.



*

Le vent soufflait fort sur Shrana, les oiseaux chantaient faiblement et tristement, si on tendait l’oreille on pouvait entendre la mer, qui roulait lentement ses vagues avec monotonie. Les arbres murmuraient entre eux dans un langage inconnu. Il faisait nuit : une nuit noire, une nuit sans lumière, une nuit étouffante. Dans cette pénombre qui semblait sans vie s’éleva soudain un chant radieux. Le chant réveilla les habitants de Shrana mais personne ne fut assez courageux pour sortir voir d’où venait cette voix. Personne ? Si ! Un petit garçon qui, dans le village, répondait au nom de « Rieur’s » sortit de sa maison. Il se laissa guider par la mélodie et arriva au près d’une femme blessée.
Mais l’image se brouilla et apparut, dans un milieu totalement différent, où un homme maigre, solitaire, semblait entouré d’un blanc infini.
« Désert de l’oubli, disait-il en souriant, ne l’oublie pas. »

Kawa se réveilla angoissé. Il pensa à sa mère et eut soudain une terrible envie de la voir. Puis le visage de son père apparut à son esprit et il se rappela que ce dernier avait disparu.
« J’ai fui la réalité, j’ai fui la réalité ! Quel lâche je fais. »
Kawa sortit de la pièce où il avait dormi. Et il alla au cœur du village Yononaka Là, il se mit à hurler :
- Mes amis, je suis profondément désolé mais je dois partir.
De nombreux murmures se firent entendre.
- Où vas-tu ? demanda Dokhuro
- Je rentre chez moi.
L’elfe devint blême, il ouvrit la bouche à plusieurs reprises comme pour parler mais aucun son ne sortit de sa bouche. Puis au bout de quelques secondes, il lâcha d’un ton sec :
« Donc le créateur nous quitte ! »
Le jeune gatçon lui fit « oui » de la tête.
- Et pourquoi donc notre créateur bien aimé nous quitte-t-il ? demanda soudain Yaiko qui venait d’apparaître.
- J’ai une famille que je dois retrouver. En restant ici, je fuis la réalité, alors je vous dis au revoir.
Aussitôt, il commença à partir, laissant tout le monde stupéfait.
- Kawa ! hurla Dokhuro, tu es un lâche ! Tu nous inventes puis tu t’en vas. Lâche ! lâche ! lâche ! hurlait-il de plus en plus fort.
Kawa stoppa net, pivota sur lui-même puis répondit au provocateur :
- Ceux qui veulent venir dans mon monde n’ont qu’à me suivre, je vais inventer un étroit passage pour permettre des allers et retours de Yononaka à mon village Shrana.
Mais l’elfe s’approcha de lui et le gifla avec une violence hors du commun.
- Que vas-tu faire là-bas ?
- Je vais chercher mon père qui a disparu puis j’irai jusque chez ma mère avec lui. Dokhuro parut soulagé de cette réponse. Il tendit même la main à l’adolescent en lui disant qu’il partait avec lui pour Shrana. En l’entendant parler ainsi, suivirent alors Yaiko et quelques Elfes, Kasumi l’ogre, Itachi la vouivre, Kitsune, la naine philosophe, et Yaezakura la licorne, ainsi que pas mal d’autres espèces.
Kawa pensait, il pensait Kawa penser, il pensait qu’il rentrait dans son village, avec toutes ses créations. Il fermait les yeux, tout le monde fermait les yeux.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptySam 28 Mar - 22:16

Ok, je copie pas... MAIS PITIE !!!! JE VEUX LA FIN !!!
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MessageSujet: Re: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptySam 28 Mar - 22:32

Le désert de l’oubli



Tous avaient atterri à environ deux heures de marche de Shrana. « Comme le temps semble avoir passé », se disait Kawa. En regardant les arbres, il vit qu’il était parti à Yononaka pendant environ un an. Pour être sûr il interrogea Yaiko qui avait le don de parler aux arbres.
- Cela fait trois ans et sept mois que tu as quitté les lieux.
Kawa ria intérieurement : « Tant que ça ! »
- Où va-t-on maintenant ? demanda Yaiko.
Le garçon réfléchit à ce qu’avait dit son père, il y avait… trois ans… Trois ans plus tôt (alors qu’à Yononaka, seulement quelques jours s’étaient écoulés) !
Dans sa crise, son père avait affirmé avoir vu les mères fondatrices de Shrana et Sana, la ville voisine. « Le désert de l’oubli » avait-il dit ? Oui, c’était ça.
- On va vers le désert de l’oubli ! Mais avant tout, asseyez-vous confortablement, je vais vous raconter un peu l’histoire de Shrana. Tous hochèrent la tête comme pour demander pourquoi.
- Eh bien, nous t’écoutons ! ajouta Dokhuro.
Kawa prit une forte inspiration et commença :
- Sana et Shrana étaient à l’origine deux sœurs. Sana était une femme très sombre et possédait un humour noir. Certes, elle était gentille et agréable mais un peu difficile à comprendre. Sa sœur Shrana était une femme remplie de grâce et riait toujours de bon cœur. Très belles, les deux sœurs qui s’adoraient firent un jour un pacte.
« Jamais tu ne devras me quitter, jamais je ne devrai me sentir abandonner par toi, jamais tu ne devras aimer une autre personne que moi ». Ce pacte avait des conséquences. S’il n’était pas respecté on avait tous les droits sur l’autre.
Les deux sœurs commencèrent alors à créer chacune une ville, à la suite d’ un pari entre elles.

La ville que Shrana bâtissait avançait très vite car elle avait sous ses ordres des hommes au cœur courageux et pur.
Sana, elle aussi, dressait rapidement ses murailles mais elle avait sous ses ordres des hommes assez malsains qui aimaient la bagarre.
Kawa s’accorda une pause théâtrale.
Puis vint le jour où Shrana rencontra un beau jeune homme que l’on surnommait « le passeur ». Elle en tomba follement amoureuse. Cela n’échappa pas à sa sœur qui se rappela tout de suite le pacte. Shrana avait commis la maladresse de passer tout son temps avec le jeune homme sans même accorder quelques instants à Sana. Pourtant elle aussi avait trouvé l’amour, un homme nommé « le Mal » mais elle avait su garder secrète cette liaison. Elle lui rappela le pacte, « tu m’as trahie » dit-elle d’une voix remplie de haine et elle lui ordonna donc de tuer le passeur. La pauvre Shrana dut le faire. C’est en pleurant qu’elle sacrifia celui qu’elle aimait. Les jours et les années passèrent et les deux villes furent achevées. Chacune des deux filles régnait en tant que souveraine sur ses propres terres. Pourtant, un jour, Shrana apprit que sa sœur était mariée. Elle alla donc la voir, lui imposant à son tour de respecter le pacte. Mais Sana lui rit au nez, lui disant qu’elle n’était pas naïve au point d’obéir. Folle de désespoir, la pauvre Shrana leva une puissante armée et terrassa la ville de sa sœur.
Puis elle tua son compagnon et mit fin à ses jours …
Des années passèrent et Sana, se sentant vieille, alla dans un coin reculé pour se tuer.
Kawa acheva son récit ainsi. Tout le monde semblait horrifié par cette histoire sanglante.
- Maintenant vous comprenez pourquoi il y a aussi une grande haine entre les villes de Sana et Shrana.
- C’est triste, dit Yaiko.
Kawa lui fit signe que oui puis se leva et ajouta :
- Maintenant, direction le désert de l’oubli !


*
Il y avait maintenant sept bonnes heures qu’ils marchaient, et tout le monde semblait fatigué, mais aucun ne le fit savoir de peur de contrarier Kawa .Il faisait de plus en plus chaud et bientôt on dut plisser les yeux pour ne pas avoir trop de sable à l’intérieur des paupières. Yaiko ne supportait pas ce climat, de même que Dokhuro. La nuit arriva et chacun s’écroula sur le sol quand Kawa annonça l’heure du repos.
Ce fut une nuit bizarre pour les habitants de Yononaka, mais cela ne l’empêcha pas d’être douce et agréable. Le garçon réveilla tout le monde à l’aube, et ils reprirent leur marche ensemble. Le groupe composé de diverses créatures arriva bientôt au cœur du désert de l’oubli. Le sable était d’un jaune d’or étincelant.
- Oh ! Il fait chaud ! grogna Yaezakura la licorne.
Kawa éclata de rire en lui faisant un clin d’œil. Puis il aperçut une oasis où tout le monde pourrait boire, il se mit à courir dans sa direction mais, soudain, sa tête vint heurter quelque chose d’invisible. Intrigué, il mit ses mains devant lui et elles touchèrent un mur qui ne pouvait être vu à l’œil nu. Yaiko et Dokhuro s’approchèrent eux aussi, les mains en avant.
- Il y a un trou ici ! hurla Kasumi l’Ogre.
Kawa alla voir pour vérifier ses dires. Il y avait effectivement un trou. Il y glissa une main, puis il rentra tout entier à l’intérieur. Il arriva dans une pièce blanche. Une immense pièce blanche, si grande qu’on ne pouvait en voir le fond. « Quel est donc cet endroit étrange » ?
- Est-ce ça va, Kawa ? demanda Yaiko en le faisant sursauter. Le créateur se retourna et vit que les autres étaient eux-aussi entrés dans ce lieu vraiment… étrange.
« Ça va » murmura-il en regardant partout. Il fit quelques pas, puis cria :
- Il y a quelqu’un ?
Si quelque chose existait vraiment dans cette dimension, c’était sans aucun doute l’écho et sa surprise fut grande quand il entendit une série de « Il y a quelqu’un » lui répondre d’une voix de plus en plus lointaine. Cela amusa le peuple de Yononaka et chacun à son tour se mit à crier ou même à chanter comme Kasumi l’Ogre. Ce qui les surprenait beaucoup c’était de se trouver dans un endroit blanc comme la neige. Apparemment, pensa Kawa, je ne rencontrerai personne ici, on devrait partir. Ils recommencèrent alors à marcher. Pendant une heure ou deux… Enfin ils ne savaient plus, le temps était dur à compter. De plus comment se repérer dans un endroit où le blanc dominait, où à des kilomètres et des kilomètres, on ne voyait que du blanc…
- Kawa ! grogna Yaiko en lui jetant un regard agacé.
Celui-ci lui rendit son regard, alors l’elfe comprit que ce n’était pas le moment de râler.

Le jeune garçon s’assit et les autres l’imitèrent. Puis ils firent tous le silence. Des minutes s’écoulèrent pour finalement s’étendre sur plusieurs heures. Soudain, un crépitement se fit entendre ainsi qu’une odeur de feu… Kasumi qui avait un flair hors du commun conduit Kawa près de l’odeur du feu. Trois personnes se tenaient là et ils semblaient être de bons compagnons.

- Bonjour ! dit une ravissante jeune femme aux cheveux noirs de jais, pas le moins du monde effrayée par la horde de créatures étranges qui se dressait devant elle.
- Bonjour répondit poliment Kawa en tentant de voir les deux autres personnes qui étaient assises à terre.
La seconde fille blonde avec des mèches dorées se leva et lui jeta un étrange regard avant de le saluer et d’inviter tout le groupe à s’asseoir. Kawa tentait de regarder l’homme dans les yeux, mais ce dernier les fermait.
- Comment t’appelles-tu ? demanda la belle aux cheveux noirs de jais.
- Kawa. Et vous ?
- Je me nomme Shrana répondit-elle. Et voici Sana ma sœur.
Il tressaillit… il parlait aux deux mères fondatrices, à des déesses.
- Et l’homme là-bas ? ajouta-t-il pour cacher son émotion.
- Il a perdu la mémoire, répondit Sana.
- Kawa ? prononça l’homme.
Kawa, intrigué, s’approcha de lui.

« C’est mon prénom » murmura-t-il.
- Cela me rappelle quelque chose.
L’homme se leva et fit les cent pas. Shrana s’approcha de Kawa et lui fit un léger clin d’œil. Il se surprit à rougir.
- Dites-moi ! s’enquit-il, vous êtes les mères fondatrices des villes qui portent le même nom que vous ?
- Il se pourrait, reconnut Sana.
Kawa jeta un bref coup d’œil derrière lui et vit que ses compagnons s’étaient tous endormis.
- Mais la légende raconte que Shrana et Sana ne se supportaient plus, vers la fin de leur vie.
Elles éclatèrent de rire toutes les deux.
- E t cette histoire dit vrai ! admit Shrana.
Kawa était stupéfait de voir les deux sœurs apparemment en bonne entente, malgré les histoires de destruction qui semblaient les hanter.
- Tu sais, dit Sana, à la mort, tout change, tu oublies toute rancune et toute haine. Même maintenant si je voulais détester ma sœur je ne le pourrais pas. Car nous sommes des déesses, et pour les deux mille millénaires à venir nous n’avons plus le droit de nous disputer, telle est la punition que nous a imposée Dieu.

L’homme, près du feu, ne cessait de murmurer de drôles de choses quand, soudain, il s’approcha de Kawa et lui demanda :
- Parle-moi de toi.
Celui-ci hocha la tête et sans comprendre sa folie, il lui dit:
- Je m’appelle Kawa (l’homme sursauta à ce prénom), fils de Maito et de Yumi, j’habite à Shrana un village discret. Ma mère Yumi a disparu chez le peuple du Renard après avoir traversé les mers infranchissables.
L’autre semblait profondément troublé et son visage montra une expression que Kawa qualifia de «surprenante». Les deux mères fondatrices regardèrent leur compagnon avec peine.
- Parle, parle !
Sa voix semblait remplie d’une folie immense. Kawa ne savait que dire.
- Mon père a disparu il y a quelques jours de cela, enfin non plutôt trois ans reprit-il en soupirant.
L’homme s’approcha de Kawa et mit ses mains sur le visage fin et délicat du jeune homme :
- Mon fils ! en le regardant intensément.
Kawa n’en crut pas ses yeux. Comme son père « Maito » avait changé !
- Papa, que fais-tu ici ? Pourquoi es-tu en compagnie des mères fondatrices ? Depuis combien de temps es-tu ici ?
Maito sourit, trouvant son fils bien changé, lui qui était, auparavant, si discret et si timide. Il s’assit, heureux, et commença alors à narrer son histoire, comme si tous ses souvenirs étaient réapparus :
- Le jour où je t’ai dit que j’avais rencontré les mères fondatrices en rêve, tu ne m’as pas cru. Tu te rappelles ? (Kawa le reconnut, un peu honteux.) Le soir même nous sommes allés nous coucher comme d’habitude.
- C’est d’ailleurs là que je ne t’ai plus vu, coupa son fils, un brin amusé.
Maito lui fit signe de ne plus l’interrompre et poursuivit :
- En fait, j’ai fait une crise de somnambulisme, je marchais inconsciemment en direction du désert de l’oubli. Quand je me suis réveillé, je me suis pressé de retourner chez nous. Mais tu n’y étais pas. J’ai attendu une semaine, mais tu n’es pas revenu. Et ne m’en veux pas, je ne t’imaginais pas quitter la maison une semaine. Alors, désespéré, je me suis dirigé vers le désert de l’oubli. Je suis rentré par la porte invisible.

Maito souffla un peu puis reprit :
Quand je suis rentré à l’intérieur, tout était blanc, et j’étais terriblement angoissé par ta disparition … J’entendais des chuchotements. J’avais vraiment peur. Je ne sais pas combien de temps je suis resté ici. Le temps y est difficile à mesurer. Mais au bout d’un moment que je jugeais une éternité, je commençai à perdre la mémoire. La folie me gagna peu à peu, quand un beau jour, ou un beau soir je ne sais pas, arrivèrent les deux demoiselles qui se présentèrent sous le nom de Sana et Shrana. Et voila ! Depuis, elles sont restées avec moi.
- Selon toi, papa, tu es resté longtemps ici ?
- Je pense, hum, environ vingt sept ans.
Kawa ne fit pas de commentaire car il était un peu fatigué, mais son père lui posa une question à son tour :
- Mais, dis-moi, qui sont tous ces gens qui t’accompagnent ?
Kawa sourit, se disant que son père devait vraiment trouver tout ce beau monde étrange. Puis il prit une profonde inspiration et se mit à tout raconter. Sans négliger aucun détail… Son récit était des plus complets et son père se surprit même à lui trouver un don de conteur. Les mères fondatrices, elles, semblaient amusées et en même temps intriguées par le jeune homme qui avait créé un monde parallèle. Bientôt l’histoire de Kawa, le créateur, prit fin. Maito le regardait, tout de même inquiet, se demandant si son fils ne délirait pas un peu.
- Tu as un sacré pouvoir ! lui affirma Sana.
Kawa lui fit signe de la tête comme pour dire merci.
- Et maintenant mon fils, qu’allons-nous faire ?
Le garçon scruta des yeux son père puis éclata de rire et affirma une chose si évidente pour eux :
- On quitte le désert de l’oubli et on part pour le pays du peuple du Renard.


Ce fut le grognement d’Itachi, la vouivre, qui réveilla les endormis. Maito, intrigué, s’en approcha et demanda :
- Qui vous a créés ?
Et, d’une seule et même voix, ils répondirent :
- Kawa !
Maito sourit et chuchota à l’oreille de son fils. La second d’après, tous se trouvaient près de la mer. Puis brusquement, apparurent Sana et Shrana, par miracle, sur le sable chaud et rouge. Maito courut jusqu'à la mer. Fou de joie, il riait et criait (pas trop fort).
- Kawa ! appela-t-il, excité comme un enfant devant une friandise.
Celui-ci hocha la tête, l’incitant à parler.
- Téléporte-nous de l’autre côté des mers infranchissables.
- Je ne peux pas, je ne peux aller que dans les endroits que je connais, dit-il tristement.
Shrana éclata de rire puis elle leur demanda de fermer les yeux. Trois secondes plus tard tous étaient dans des contrées encore inconnues.
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MessageSujet: Re: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptySam 28 Mar - 22:33

Retrouvailles


Kawa regarda autour de lui. Tout était vert, baigné par un air très pur. Il fit quelques pas, quand une mélodie triste se fit entendre :

« Le vent souffle fort
Les morts sortent dehors
Toujours cette colère
Que nul ne serait taire
Les portes de l’enfer
Pour toujours sont ouvertes
Le soleil s’est éteint
Pour ne jamais se rallumer
Demain le temps s’arrêtera
Pourtant rien ne changera
Va, ouvre tes yeux
Demain, ils seront clos. »

Kawa reconnut cette voix immédiatement et il courut vers la femme qui chantait.
- Maman ! hurla-il, en l’effrayant fortement.
Le jeune garçon se jeta sur elle, mais la dame recula :
- Qui es-tu, demanda-elle ?
- Kawa !
- Mon fils Kawa ? murmura-t-elle en plissant les yeux comme pour essayer de le reconnaître. Tu n’as pas changé du tout !
- C’est un peu compliqué.
Yumi, la mère de Kawa, sortit de sa poche un bout de bois puis elle prononça des mots incompréhensibles et des flammes apparurent sur le bâton. Elle le jeta en l’air, alors des flammes violettes et roses dansèrent dans le ciel. Une demi-seconde plus tard, une horde de renards apparut.

L’étonnement fut grand quand ils se changèrent en humains. Yaiko et Dokhuro laissèrent échapper un cri de surprise : ces êtres semblaient munis d’une intelligence hors du commun.
- Voici mon fils, dit Yumi en le présentant à un homme renard.
- Enchanté, répondit Kawa timidement.
L’homme renard s’approcha de lui et le fixa attentivement.
- Tu es un créateur ! affirma l’homme renard.
Kawa sursauta et lui dit oui après une hésitation.
- Je m’appelle Soungila, homme renard et penseur de ce peuple.
Le garçon tendit la main à Soungila et celui-ci la saisit sans hésiter, bien qu’un peu intrigué par cette étrange coutume. Pendant un long moment, les deux êtres se dévisagèrent. Si Kawa avait inventé une créature capable de lire sur les visages des gens, la créature en question aurait vu beaucoup d’amusement chez l’homme renard. Mais Kawa n’avait inventé pas de créature de la sorte et se disait, en ce moment même, que Sougila devait être en colère
- Comment savez-vous que je suis un créateur ? demanda-t-il pour faire descendre la tension qu’il imaginait.
- Ton odeur évidemment.
Le créateur se demandait quelle était son odeur.
- C’est l’une des plus parfumées. La vanille, et le parfum de la liberté y sont mêlés mais surtout une grande envie de comprendre qui est le vrai créateur, expliqua Soungila comme s’il avait lu dans ses pensées. Il avait volontairement fortement accentué le « vrai créateur ». Puis lui qui s’était présenté comme penseur s’approcha des deux mères fondatrices et il leur jeta un regard sévère.
- Que faites-vous là, vous n’êtes pas les bienvenues ! Sa voix ressemblait à un aboiement furieux.
Sana lui rendit son regard sévère puis dit d’un ton sec :
- Nous avons recommencé une nouvelle vie, nous ne sommes plus les mêmes qu’avant.
Sougila s’approcha de Shrana et lui tendit la main, pour ensuite la tendre à Sana.


Une fois ce petit conflit réglé, Kawa, les habitants de Yononaka, Maito et les deux mères fondatrices arrivèrent chez le peuple du Renard. Il y avait beaucoup d’arbres ce qui plut aux Elfes. Des petites maisons étaient positionnées un peu partout et étaient munies de roues :
« Pour toujours être dans la direction du vent » lui fit remarquer Soungila en lui faisant un clin d’œil. La nuit arriva et les étoiles prirent place dans le ciel. Autour d’un grand feu tous se racontèrent des histoires, aussi bien les habitants de Yononaka , que le père de Kawa. Toute parole était bonne à prendre. Et c’est dans cette soirée que Kawa se dit que la perfection n’existait pas, que le créateur de son monde avait lui aussi été humain avant de recommencer différentes vies sur différentes terres… avant d’atteindre un stade d’homme quasi pur. Soungila, ayant senti ses pensées, afficha un sourire rempli de fierté et alla parler aux deux mères créatrices. Heureux, Kawa chercha sa mère mais étrangement elle avait disparu ainsi que son père.

- Ecoutez la chanson du renard ! imposa Sougila .
Intrigué, tout le monde l’encercla :
« Oh voyageur, toi égaré, écoute moi :
Encore jeune et créateur,
Ne laisse pas ton cœur s’emplir de rancœur.
Car si par malheur tu venais à périr qui regretterait un jeune égaré ?
Le ciel peut-être ? Je ne crois pas.
La terre sans doute ? Non plus !
Jeune voyageur égaré, la question est pourtant simple
Tu te regretterais toi-même !
Le jeune égaré créa un monde et décida de ne pas le laisser tomber.
Mais as-tu oublié tes devoirs ?

Ni adroit ni maladroit,
Ignorant tout de la responsabilité qu’il vient de prendre,
Taquin et malin,
Y’en a-t-il un autre comme toi ?
Ah ! Jeune créateur, continue vers la voie des autres mondes ! »


Sougila finit ainsi la « chanson du renard ». Kawa applaudit, se disant tout de même qu’il avait une drôle façon de chanter. Effectivement les autres renards jouaient de la musique pendant que celui-ci parlait très fort. Kawa se coucha dans l’herbe, tout le monde était là, ému et heureux. Le créateur ferma les yeux.



Kawa le créateur d’un monde

Voila, maintenant un siècle a passé, qu’est-il arrivé pendant ce laps de temps ?
Kawa, qui créa Yononaka, un village parallèle au sien, ne fut pas très connu dans son pays natal, mais chez le peuple du Renard, on compte encore maintenant ses louanges : il y aurait fait apparaître des bêtes volantes qui furent très utiles lors des temps de guerre. Il aurait amené aussi les parlants. On nommait autrefois ainsi « les Elfes », seigneurs des arbres, qui avaient une vie éternelle. Encore maintenant, Yaiko et Dokhuro vivent dans une immense forêt. Mais ils n’apparaissent que lorsqu’ils en ont envie. Les habitants de Yononaka que jadis Kawa avait amenés dans son monde, retournèrent dans leur village. Mais il existe toujours une faille que Kawa n’aurait montrée qu’aux Yononakien et qui permettrait d’aller d’un monde à l’autre à sa guise.
Soungila, le renard penseur, lui, disparut quand il sentit la vie le quitter. Mais avant de partir il dit une phrase très célèbre :
« Je suis vieux, il me faut chercher un autre monde, le monde de la jeunesse éternel ! Car on a tous de grandes choses à accomplir là-bas. »
Les gens le traitèrent de fou. Mais ce fut la dernière phrase que le renard penseur prononça avant de disparaître.
Maito et Yumi, les parents de Kawa, sont partis visiter les contrées lointaines du pays du peuple du Renard, mais cela après de nombreuses années passées près de Soungila et les autres.

Quant aux mères fondatrices, Sana et Shrana ont disparu un beau jour sans laisser un mot puis sont revenues une vingtaine d’années plus tard. Elles étaient toujours jeunes et belles au retour de leur quête.
Et Kawa, qu’est-il donc devenu?
Nul ne le sait, la légende affirme qu’il serait retourné à Yononaka, là où le temps s’écoule lentement. D’autres affirment qu’aucun créateur ne peut mourir, ou du moins son esprit demeure à jamais. Personne ne sait que penser, et vous, pensez ce que vous voulez. Mais une chose est sûre, Kawa est l’homme qui créa un monde où nul se plaignit jamais de son gouvernement. Les légendes mettent souvent les gens en désaccord, les légendes inspirent des points de vue différents mais il y a une chose sur laquelle les gens sont d’accord avec la légende c’est bien :
« Kawa le créateur d’un monde ».

FIN



( c'est si bien que ça :shock: ... Non mais le message de plagia s'adresse pas forcement à toi, mais je ne fut pas étonner de voir mon histoire sur 5 blog >.<)
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MessageSujet: Re: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptyMar 31 Mar - 17:06

Wow ! C'était.... C'était GENIAL !!!
Merci Youni-chan !

Mouais... Moi non plus, j'aimerais pas qu'on me pique mon histoire...
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MessageSujet: Re: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptySam 4 Avr - 0:43

Oi Domô =D c'est quoi, quoi quoi donc qui t'a plus ?
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MessageSujet: Re: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptySam 4 Avr - 12:37

TOUT !
L'idée, la façon d'écrire, la façon de décrire, TOUT !
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MessageSujet: Re: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptyVen 10 Avr - 21:54

^^ au passage je met un dessin que j'ai fait il y a longtemps , et coloriser U___u mais maintenant la colo est mieux :

http://img23.imageshack.us/my.php?image=531417watashiwaitachivo.png Il s'agit de Itachi la vouivre


La il s'agit de Kawa :Le conte d'un créateur Mini_741652Page_de_Garde_Kawa_le_createur_d__un_monde_


Et la aussi Le conte d'un créateur 35740_Pfffffouuu__enfin_ca_devrais_marcher_
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MessageSujet: Re: Le conte d'un créateur Le conte d'un créateur EmptySam 11 Avr - 14:26

Et tu es douée en dessin en plus ! *jalouse*
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