Parce que nous on peut se coucher (très) tard [PV]

Devant un miroir dans sa chambre, une blondinette s’affairait, sans même prendre le temps de regarder son reflet. Sous la masse de cheveux informes qu’elle brossait, tête à l’envers, on ne distinguait même plus son visage. D’un geste, elle se replaça droite, chapardant sur la commode un élastique qu’elle tint dans sa bouche le temps d’enfiler une chaussette. Il finit sa course dans ses cheveux, montés en queue de cheval haute et rapide. Le miroir lui renvoya alors l’image d’une blondinette au visage assez banal et pourtant ayant au fond du regard un style qui lui était propre…tel un chaton sauvage qui savait ce qu’il voulait.

How you chose to express your self

Le jean qu’elle portait termina quand à lui sa course sur le sol lorsqu’elle en défit négligemment la ceinture. Sans être rangé, il fut rapidement remplacé par un T-shirt trop grand pour elle, laissant transparaître furtivement sa peau ça et là puisqu’il glissait soit sur son épaule, soit au niveau de son cou. La nuit commençait à tomber dehors et déjà les plus jeunes étaient couchés, ayant sombrés dans les bras de Morphée afin de rêver au lendemain. La lycéenne n’avait quand à elle pas à s’en faire pour l’instant. Son couvre feu étant plus tard que la plupart de celui des autres. Pourtant, elle continuait de se dépêcher, regroupant en vrac ses affaires sous son lit en chantonnant, un casque plus gros que ses yeux sur les oreilles. Lui aussi finit d’ailleurs sa course sur le lit, accompagnant un soutien gorge violacé qui aurait du être placé dans un placard avant qu’elle ne claque ainsi la porte.

You know who you are and for me it’s exciting.

Elle y allait au feeling, prise d’une soudaine envie qui ne voulait pas s’estomper malgré la fin des cours. Cela faisait longtemps qu’elle en parlait, sans que rien ne ce soit véritablement fait. Cela faisait longtemps qu’elle en avait envie sans que ni l’une ni l’autre de ces personnes n’ait le courage de se bouger. Mais maintenant, plus question de se défiler. Pas maintenant qu’elle se trouvait devant la porte aux lettres d’or, un sourire léger au coin des lèvres, se délectant de la surprise qu’elle allait lui faire à tel point que son cœur battait plus rapidement qu’à l’accoutumer.

You fallow why you feel inside

Malgré toute la bonne volonté dont faisait preuve la Kunimoto en restant devant ce morceau de bois sur lequel elle avait pourtant déjà frappé trois ou quatre fois, celui-ci demeurait inexplicablement sourd à ses appels. Résignée, la SA soupira et fit tourner la poignée, légèrement étonnée que personne n’ai fermé la porte. Signe du destin peut-être…ou peut-être pas.

It’s all your own and I can tell, It comes naturally.

Comme si elle y était habituée, la jeune fille ne prit même pas la peine de faire le tour de la chambre, prenant directement place sur le lit mœlleux. Une minute s’écoula ainsi, dans le silence pesant d’une chambre qu’elle connaissait par cœur même si ce n’était pas la sienne. Yuka saisit un coussin qui trainait par là, et son simple contact la fit sourire, lui rappelant probablement une foule de souvenirs idiots. La porte grinça légèrement, la faisant sortir de sa contemplation et saisir le coussin avec plus d’aplomb. Et, avant même que le propriétaire de la chambre n’ai pu entrer, il se reçu un coussin tout doux de la part de la blondinette assise les jambes croisés sur son lit.

And it takes, my breath away.

“Bonsoir ma Yumi.”